JO Paris 2024 : Paris aura les Jeux mais quand ?

Par Fabien Piliu  |   |  659  mots
Anne Hidalgo, la Maire de Paris et Bernard Lapasset, le coprésident du comité de candidature de Paris 2024 savoureront-ils bientôt leur victoire ?
Ce vendredi, le Comité international olympique réuni à Pyeongchang a ouvert la porte à une double attribution pour les JO de 2024 et de 2028.

L'hypothèse se confirme. Le 13 septembre à Lima au Pérou, le Comité international olympique (CIO) pourrait décider d'attribuer simultanément les Jeux olympiques et paralympiques de 2024 et 2028 à Paris et Los Angeles qui sont les deux dernières villes en lice pour les jeux de 2024.

Pour l'instant, rien n'est décidé. Réuni vendredi à Pyeongchang en Corée du sud, ville-hôte des JO d'hiver 2018, le CIO  a annoncé la création d'un "groupe de travail" composé des quatre vice-présidents de la commission exécutive du CIO.

A terme, ce groupe de travail pourrait décider de convoquer en juillet à Lausanne une session extraordinaire chargée d'étudier une réforme du processus d'attribution des JO, à commencer par les JO 2024 et 2028. Pourquoi une session extraordinaire ? Les règles du CIO sont ainsi faites : ce n'est que dans le cadre d'une session extraordinaire que le Comité peut prendre une décision aussi importante.

Dans un entretien accordé mardi au quotidien belge Le Soir, le baron belge Pierre-Olivier Beckers, le président du comité olympique et interfédéral belge (COIB), membre du CIO depuis 2012, a donné quelques informations sur les réflexions en cours au sein du Comité. « On va plancher sur des propositions de réformes lors d'une session extraordinaire, en juillet. (...) Le CIO doit prendre ses responsabilités pour améliorer et alléger le processus d'attribution des Jeux. Une candidature coûte clairement trop cher - entre 30 et 50 millions de dollars. Et si une ville n'est pas élue et qu'elle veut se représenter quatre ans plus tard, elle va encore devoir dépenser des dizaines de millions de dollars. Il y a un moment où ça décourage les gens », a-t-il indiqué, tout en se déclarant favorable à cette double attribution le 13 septembre prochain.

" Ce serait une bonne chose. Le faire maintenant, quand on sait qu'il y a une crise à résoudre sur ce processus, et pouvoir ainsi éviter qu'il y ait un perdant et qu'une des deux villes se dise « J'ai dépensé tout ça pour rien. Confirmer la tenue des Jeux dans deux cités extraordinaires et emblématiques qui sont capables de les organiser de manière professionnelle me semble extraordinairement positif pour le mouvement olympique. Ça nous donnerait le temps jusqu'en 2025 de faire une réforme en profondeur. D'un autre côté, il faut voir si Paris et Los Angeles seront d'accord. Dans les deux cas, il y a aujourd'hui une harmonie qui permet à la candidature d'aller de l'avant. Rien ne dit qu'elle sera encore là pour 2028 ", a-t-il poursuivi.

Les Jeux attirent-ils encore ?

Pourquoi ce changement de stratégie ? Thomas Bach, le président du CIO a à plusieurs reprises déclaré que le processus de candidature actuel produisait «trop de perdants». Ce ne serait pas si grave si le nombre de prétendants étaient élevé. Or, les Jeux font de moins en moins rêver. Pour les Jeux de 2024, Hambourg, Boston, Rome et tout récemment Budapest ont jeté l'éponge sous la pression d'une opinion publique s'alarmant de la facture potentielle qu'un tel événement laisserait sur les comptes de leur ville et de la répercussion sur impôts locaux.

Paris veut les Jeux en 2024, Los Angeles aussi

Au sein du Comité d'organisation de Paris 2024, cette hypothèse séduit, à condition que Paris soit désignée ville-hôte en 2024 ! Ses arguments ? Paris rappelle que 2024 marquera le centenaire des JO 1924 organisés dans la capitale française sous l'égide du baron Pierre de Coubertin qui a rénové les jeux en 1896. Ce type de symbole historique peut compter. Si Athènes a remporté l'organisation des Jeux en 2004, c'est notamment pour effacer son échec pour l'organisation des Jeux du centenaire de 1996, accordé à Atlanta.

Autre argument avancé par le comité Paris 2024, le foncier disponible pour construire le village olympique sur l'Ile-Saint-Denis ne sera plus disponible. Le problème, c'est que Los Angeles avance peu ou prou les mêmes arguments...