L'industrie est-elle sortie de la crise ?

Par Fabien Piliu  |   |  394  mots
Les chaînes de production tournent-elles au ralenti
Si les perspectives globales de l'économie française s'améliorent, l'industrie peine encore à retrouver le chemin de la croissance. Pour le onzième mois consécutif, l'activité manufacturière recule.

La reprise est-elle réellement au coin de la rue ? Certes, la Commission européenne devrait annoncer mardi 5 mai qu'elle relève sa prévision de croissance pour la France en 2015. Bruxelles anticiperait désormais une augmentation de 1,1% du PIB cette année et non plus de 1%. Certes, le climat des affaires et le moral des ménages remontent. Mais ces bonnes nouvelles restent insuffisantes pour sortir durablement le secteur manufacturier de l'ornière. L'indice PMI manufacturier de la société Markit qui observe l'activité dans ce secteur a poursuivi son repli en avril. Pire, parce qu'il se maintient sous la barre des 50 - seuil franchi à la mi-2014  -, cet indice montre que l'activité se contracte dans le secteur manufacturier. A titre de comparaison, l'indice PMI de la zone euro se maintient en territoire positif.

" La production manufacturière française recule pour le onzième mois consécutif, le taux de contraction se redressant et atteignant son plus haut niveau de l'année en cours. Ce repli de l'activité touche l'ensemble du secteur manufacturier, les fabricants de biens de consommation accusant la plus forte baisse en avril ", précise la société Markit.

Pas de reprise des embauches à l'horizon

Dans ce contexte, le maintien à un niveau élevé des défaillances d'entreprises semble assez logique. L'absence de reprise des embauches l'est malheureusement tout autant. " L'emploi recule pour le treizième mois consécutif, en avril, dans le secteur manufacturier français. Bien qu'il reste modéré, le taux de suppression de postes se redresse par rapport à mars ", poursuit Markit.

Pourtant, avec la dépréciation de l'euro face au dollar, la chute des cours du brut et la faiblesse des taux d'intérêt, le secteur manufacturier bénéficie d'un environnement actuellement plutôt favorable. Mais ces stimuli sont impuissants pour relancer la machine industrielle.

La demande n'est pas au rendez-vous

" La baisse du volume des nouvelles commandes s'est accélérée au cours du mois, entraînant un renforcement de la contraction de la production. La nouvelle réduction des prix de vente et la dépréciation de l'euro n'ont en effet pas permis d'endiguer la chute des ventes, témoignant de l'intensité des pressions concurrentielles dans le secteur ", explique Jack Kennedy, économiste à Markit. En clair, sans nouvelles commandes, les entreprises déstockent et font tourner leurs machines au ralenti.