L'OCDE table sur une très faible baisse du chômage en 2016

Par Jean-Christophe Chanut  |   |  371  mots
Selon l'OCDE, la faiblesse de la croissance française en 2016 (1,3%) ne permettra pas de significativement baisser le chômage
L'OCDE ne croit pas à une inversion sensible de la courbe du chômage l'année prochaine. Elle table sur une très faible diminution du taux de chômage de 0,1 point en fin d'année 2016.

Se dirige-t-on vers une nouvelle déconvenue sur le front du chômage en 2016 ? Certes, tous les instituts, à l'instar du gouvernement, pronostiquent une (légère) accélération de la croissance l'année prochaine, après le 1% attendu cette année. En 2016, le gouvernement table sur 1,5%, COE-Rexecode sur 1,3%, BNP Paribas - comme la Commission européenne- attend 1,4% et l'OFCE, toujours optimiste, espère 1,8%.

Pour sa part, l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), qui vient de publier ses prévisions d'automne, attend 1,1% de progression du PIB en 2015 (soit un petit 0,1 point de plus que lors de ses dernières estimations). Pour 2016, l'organisation internationale table sur une hausse du PIB en France de 1,3%, contre 1,4% jusqu'ici. La France serait victime du ralentissement attendu de l'économie mondiale (et notamment de la Chine). De fait, l'OCDE a revu à la baisse ses prévisions de croissance mondiale en 2016 qui devrait atteindre 3,3% au lieu des 3,6% attendus auparavant. La faiblesse du commerce international serait la principale cause de ce ralentissement.

Une baisse de... 0,1 point du taux de chômage attendu

Dans ce contexte, toujours selon l'OCDE, la croissance française ne serait donc pas suffisamment dynamique pour parvenir à réellement inverser la courbe du chômage avant fin 2016. La diminution serait même extrêmement faible. Le taux de chômage passerait de 10% fin 2015 à .... 9,9% fin 2016.

Des données plus pessimistes que celles de l'OFCE pour qui qui l'emploi total progresserait de 200.000 postes en 2016. Or, comme la population active ne croîtrait naturellement « que » de 135.000 personnes, le chômage commencerait à réellement diminuer. Le taux de chômage descendrait ainsi fin 2016 à 9,7%. Quant à l'Unedic, l'organisme paritaire qui gère l'assurance chômage, elle table sur 51.000 chômeurs de moins en 2016.

Par ailleurs, l'organisation internationale y va de ses recommandations habituelles au gouvernement français, qui serait, selon elle, bien inspiré de réduire la part des dépenses publiques en pourcentage du PIB, et qui aurait une "large marge de manœuvre pour améliorer le système fiscal" en baissant les cotisations, en supprimant des niches et en "augmentant les taxes écologiques". Et, bien entendu, la France devrait aussi "simplifier les régulations, les procédures administratives et particulièrement le droit du travail".