La Commission confirme que la France sera sous les 3% de déficit

Par Jean-Christophe Chanut  |   |  450  mots
Michel Sapin, ministre de l'Economie et des Finances, se satisfait de constater que la Commission européenne confirme que le déficit de la France sera bien sous la barre des 3% en 2017.
Dans ses prévisions, la Commission européenne a confirmé que la France aurait un déficit sous la barre des 3% du PIB en 2017. L'objectif gouvernemental serait ainsi atteint.

C'est peu de dire qu'à Bercy on affiche un grand sourire en découvrant les prévisions de croissance de la Commission européenne pour la France. Selon la Commission, qui anticipe une croissance de 1,4% en France pour 2017, contre 1,3% en 2016, le déficit public français devrait s'établir à 2,9% du Produit intérieur brut (PIB) l'an prochain, après 3,3% cette année. L'objectif gouvernemental de passer sous la barre des 3% l'année prochaine serait donc tenu. Certes, ce chiffre est légèrement supérieur à la prévision du gouvernement qui s'établissait à 2,7% de déficit en 2017. Mais ce serait tout de même la première fois depuis 2007 que la barre des 3% ne serait plus franchie..

"L'effort d'assainissement des finances publiques réalisé sur le quinquennat permettra à la France de sortir de la procédure pour déficit excessif, à laquelle elle est soumise depuis 2009", s'est félicité le ministre de l'Economie et des Finances Michel Sapin, dans un communiqué.

Un déficit légèrement supérieur à l'objectif du gouvernement à cause de l'Unedic

Selon Michel Sapin, "le léger écart entre la prévision de déficit 2017 du gouvernement et celle de la Commission s'explique par un scénario de croissance moins dynamique" et "par l'absence d'économies retenues sur le régime d'assurance chômage, faute d'accord à ce stade" dans les négociations Unedic.

De fait, on ne voit pas très bien comment des économies pourraient être envisagées à ce stade sur l'assurance chômage - qui « perd » environ quatre milliards d'euros par an - puisque, malgré les déclarations des uns et des autres, les partenaires sociaux tardent à se remettre autour de la table pour négocier de nouvelles règles après l'échec d'une première négociation en juin dernier. En vérité, personne n'a vraiment envie de reprendre le dialogue... avant la présidentielle.

Cependant, l'embellie sur le déficit pourrait être de courte durée car d'après la Commission européenne, le déficit public français devrait repartir légèrement à la hausse en 2018, à 3,1% du PIB. Et ce, malgré une croissance économique qui s'améliorerait légèrement, à 1,7%.

Cette prévision est établie "à politique inchangée", a toutefois observé Michel Sapin, en soulignant que, même "en l'absence d'économies dans la durée, le déficit resterait proche de 3%".

Cela fait taire les "critiques selon lesquelles le projet de loi des finances pour 2017 recèlerait des bombes à retardement pour l'année suivante", a-t-il ajouté. C'est en effet la thèse soutenue à droite par François Fillon qui estime qu'avec tous les « cadeaux » fiscaux servis en 2016 et 2017, le déficit réel de la France avoisinerait les 4,5% dès 2017.