La France affiche un déficit commercial record en mai, creusé par les prix de l'énergie

Par latribune.fr  |   |  579  mots
Le déficit commercial français s'élève à 113, 9 milliards d'euros en cumul sur douze mois glissants, ont indiqué les Douanes ce vendredi.
Le déficit commercial français a atteint 13,1 milliards d'euros le mois dernier, contre 12,4 milliards en avril, ce qui constituait déjà le pire chiffre jamais atteint par la France. En cause, le poids de la hausse des prix de l'énergie, en particulier le pétrole, dont le baril dépasse toujours les 100 dollars.

C'est à nouveau un bien lourd record qu'enregistre la France. Son déficit commercial atteint en mai 13,1 milliards d'euros, contre 12,4 milliards en avril. C'était, déjà, le pire déficit jamais atteint par le pays. Il s'élève à 113, 9 milliards d'euros en cumul sur douze mois glissants, indiquent les Douanes ce vendredi.

Comment expliquer un tel résultat ? Il s'explique principalement par la progression des importations à un rythme « soutenu », jusqu'à 60,7 milliards d'euros, contre des exportations qui augmentent seulement au même rythme que le mois précédent, à 47,6 milliards d'euros. Et pour cause, la flambée du coût de l'énergie atteint des sommets. Les importations énergétiques enregistrent une hausse de 0,50 milliard d'euros. Un chiffre toutefois moins élevé que les mois précédents (+0,7 milliard d'euros en avril et +1,1 milliards en mars) du fait d'importations d'électricité moins importantes à cette période de l'année. Avec le retour des températures élevées, la France se chauffe moins que pendant la période hivernale.

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Le pétrole pèse toujours sur le coût des importations

Mais le pays a toujours autant besoin de pétrole dont les prix n'ont cessé de grimper ces derniers mois, poussés à la hausse par le conflit en Ukraine et les sanctions occidentales prises à l'égard de la Russie. D'autant que, l'organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) se montre toujours réticente à ouvrir les vannes et à augmenter considérablement la production de barils par jour, une des solutions pour limiter la hausse des prix. La France est largement dépendante de ses importations d'hydrocarbures. Or le prix du baril de pétrole dépasse les 100 dollars. Le Brent est même monté au-delà des 110 dollars en mars dernier tandis que le WTI atteignait 109,60 dollars, un record depuis 2013.

En conséquence, le tarif à la pompe en France, de l'essence comme du gazole, dépasse toujours les deux euros par litre. Un coût qui pèse lourdement sur le pouvoir d'achat des Français, malgré les mesures prises par le gouvernement pour tenter de l'atténuer. L'exécutif a, notamment, instauré une ristourne de 18 centimes par litre de carburant. Une mesure qui sera prolongée jusqu'à la fin de l'année afin d'être remplacée progressivement par une indemnité carburant « plus généreuse pour tous ceux qui sont obligés de prendre leur véhicule pour aller travailler, une fois encore qu'ils soient salariés, qu'ils soient alternants », comme l'a expliqué le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire le 4 juillet dernier.

La France n'est pas la seule à payer les conséquences de la hausse des prix de l'énergie. En juin, l'Allemagne a ainsi connu son premier déficit commercial depuis des années. En Italie, il grimpe aussi, atteignant 3,66 milliards d'euros en avril.

Hors énergie, le solde extérieur quasiment stable

Hors énergie, le solde extérieur des biens français est toutefois quasiment stable (+0,1 milliard), et les échanges de biens de consommation et de biens intermédiaires restent « très dynamiques » dans un contexte de hausse des prix des biens échangés, détaillent néanmoins les Douanes.

Du côté de la balance des paiements, qui inclut les échanges de services, le déficit des transactions courantes est ressorti à 3,9 milliards d'euros en mai contre 2,7 milliards d'euros le mois précédent, a détaillé la Banque de France ce vendredi.

(Avec AFP)