La popularité de Macron plonge à nouveau en février

Par Grégoire Normand  |   |  831  mots
Emmanuel Macron conserve une majorité de bonnes opinions auprès des personnes âgées de 65 ans et plus (51% ; -1 point) mais atteint des niveaux de popularité très bas auprès des 35-49 ans. (Crédits : Francois Lenoir)
En multipliant les réformes sensibles, Emmanuel Macron perd du terrain auprès des Français. Selon la dernière enquête mensuelle BVA-La Tribune-Orange-RTL, 53% des Français déclarent avoir une mauvaise opinion du chef de l'Etat (+5 points par rapport à janvier). Seuls 43% des Français indiquent avoir une bonne opinion du chef de l’Etat, soit 4 points de moins que le mois dernier et 9 points de moins qu’en décembre

L'érosion de la popularité d'Emmanuel Macron se confirme à nouveau en février. Selon la dernière enquête exclusive BVA-La Tribune-Orange-RTL (*), le chef d'Etat voit sa cote de popularité diminuer pour le second mois consécutif après son rebond de fin d'année. Depuis son arrivée au pouvoir, l'ancien haut fonctionnaire multiplie les réformes à grande vitesse sur des sujets parfois sensibles. Le gouvernement, qui a lancé des chantiers sur la formation professionnelle, le Code du travail, l'apprentissage, l'asile, passe à l'offensive sur la réforme à haut risque de la SNCF et du statut des cheminots. Ce cycle de réformes sensibles semble avoir un impact sur l'image de l'exécutif qui pourrait affronter un mouvement explosif de grèves dans les semaines à venir.

> Lire aussi : SNCF : "Il est temps d'oser mener la réforme" (Edouard Philippe)

43% des interrogés ont une une bonne opinion

Seuls 43% des Français indiquent avoir une bonne opinion du chef de l'Etat, soit 4 points de moins que le mois dernier et 9 points de moins qu'en décembre. Le président de la République se rapproche ainsi de son plus mauvais score atteint en octobre 2017 (42%). Ce sont désormais 53% des Français qui déclarent avoir une mauvaise opinion de lui (+5 depuis janvier, +8 depuis décembre).

Si l'ancien ministre de l'Economie conserve une majorité de soutiens auprès des personnes âgées de 65 ans et plus, il affiche un niveau de popularité bien plus faible auprès des 35-49 ans (32% ; -6 points depuis janvier et -16 points depuis décembre). Auprès des salariés du public, sa popularité décline sérieusement également depuis la fin de l'année 2017 (32% ; -5 points depuis janvier, -11 points depuis décembre).

Par couleur politique, l'ancien banquier d'affaires perd surtout des points auprès des sympathisants de gauche, qu'ils soient proches du PS (33% ; -5) ou d'autres partis (13% ; -11), ainsi qu'auprès des sympathisants FN (8% ; -5).

Du côté d'Edouard Philippe, la part des répondants ayant une mauvaise opinion est restée stable en février par rapport à janvier (48%). La part des interrogés ayant une opinion favorable se redresse légèrement par rapport au début d'année (47% contre 45% en janvier). Les Français semblent donc partagés à l'égard du Premier ministre qui porte régulièrement les réformes devant l'opinion publique.

La crainte des réformes

Parmi les craintes évoquées par ceux qui ont une mauvaise opinion figurent la réforme de la SNCF, qui semble alimenter l'inquiétude sur "la casse des services publics et des acquis sociaux". Des références relatives à un président perçu "comme trop parisien et déconnecté du monde rural" sont régulièrement exprimées par les répondants. Le recours aux ordonnances, annoncé lundi 26 février par Edouard Philippe pour faire passer la réforme de la SNCF est régulièrement mentionné. Les interrogés signalent des "ordonnances à tout va" pouvant faire référence à celles utilisées pour modifier le Code du travail. Ils soulignent une forme de déni de la démocratie en signalant "qu'il bafoue le débat démocratique". D'autres enfin font part d'un sentiment "de trop plein de réformes, qui peut générer une certaine angoisse".

Nicolas Hulot en légère baisse

Le ministre de la transition écologique et solidaire, qui conserve la première place du classement BVA des personnalités politiques les plus influentes en France, voit sa popularité diminuer de trois points (36%). Cette baisse est particulièrement visible chez les femmes (36% ; -6%). L'institut de sondages souligne que les accusations relatives à une plainte pour viol, remises à l'ordre du jour par le journal Ebdo ont pu contribuer à affaiblir son influence chez les femmes interrogées. Nicolas Hulot perd également des points (et la première place) auprès des sympathisants LREM (60% ; -6) qui lui préfèrent désormais Christophe Castaner (66% ; +6), ainsi que chez les sympathisants de gauche (42% ; -9). BVA explique que si les Français semblent encore lui accorder leur confiance, l'ancien animateur de télévision "ne suscite plus le même élan dans l'opinion publique".

Wauquiez toujours populaire à droite

Malgré les dernières fuites dans la presse des propos Laurent Wauquiez sur sa conférence dans une école de management de Lyon, le chef de file de la droite conserve la confiance des sympathisants Les Républicains. 69% d'entre eux veulent que l'ancien ministre de Nicolas Sarkozy ait davantage d'influence à l'avenir. Le président du parti de droite reste tout de même devancé par François Baroin sur cette question là. En troisième position arrive Nicolas Dupont Aignan qui gagne cinq points auprès des sympathisants de droite.

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(*) Méthode : enquête réalisée auprès d'un échantillon de Français recrutés par téléphone puis interrogés par Internet du 26 au 27 février 2018. Echantillon de 1.019 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.