Le chômage repart à la hausse en février (+ 0,4%)

Par Jean-Christophe Chanut  |   |  545  mots
Pas de miracle, en février le nombre des demandeurs d'emploi (catégorie A) est reparti à la hausse (+12.800), après avoir baissé en janvier.
Pas de miracle, le chômage a de nouveau augmenté en février (12.800 demandeurs d'emploi supplémentaires, soit + 04%), après avoir diminué de 0,5% en janvier. Le gouvernement espérait un deuxième mois consécutif de baisse à la veille du second tour des élections départementales.

Il n'y a pas eu de miracle. Alors que le gouvernement espérait une deuxième baisse consécutive du chômage en février - après celle de 0,5% enregistrée en janvier -  qui aurait pu servir d'argument pour le second tour des élections départementales du dimanche 29 mars, c'est l'inverse qui s'est produit.

La bonne surprise de janvier est en effet quasi effacée un mois plus tard avec une progression de 0,4% (soit 12.800 demandeurs d'emploi supplémentaires) du nombre des inscrits en catégorie "A" en France métropolitaine. Soit une hausse de 4,6% sur un an. Si l'on tient compte des Dom, la progression atteint 0,3% sur un mois et 4,4% sur un an. Il sont ainsi 3.755.000 inscrits en catégorie "A".

Si, cette fois, on comptabilise également les demandeurs d'emploi qui ont eu une activité partielle dans le mois (les catégories "B" et "C"), le total des demandeurs d'emploi inscrits en catégories "A", "B" et "C" a progressé de 0,6% en février (0,5% en incluant les Dom), soit 30.400 inscrits supplémentaires. Au total, dans ces trois catégorises, ils sont (Dom compris) 5.561.000 à être inscrits à Pôle emploi, en hausse de... 6,2% sur un an.

Le chômage des"seniors" toujours en forte hausse, celui de jeunes recule

Comme d'habitude, hélas, ce sont les "seniors" de plus de 50 ans qui connaissent la plus forte progression du chômage sur un mois (0,7%) en catégorie "A". Et ce, magré les récentes mesures les concernant annoncées par le ministre du Travail François Rebsamen.

Il faut dire que son plan semble timoré par rapport au phénomène du chômage des plus de 50 ans. En revanche, le chômage des jeunes de moins de 25 ans recule de 0,3%. Là, à l'inverse, les mesures "jeunes", notamment les contrats aidés, fonctionnent à plein.

Quant à la tranche des "25 à 49 ans", elle connaît une hausse du chômage dans la moyenne du mois, soit 0,4%.

Et que dire du chômage de longue durée (plus d'un an de chômage)? Il poursuit sa hausse avec un nombre de chômeurs dans cette situation en progression de 0,8% sur un mois, et de... 9,5% sur un an.

L'intérim semble "frémir"

Des données qui prouvent qu'il va falloir patienter encore quelque temps avant que les nuages ne se dissipent sur le front du chômage, malgré les quelques signes positifs qu'enregistre l'économie (indice de confiance en hausse des entreprises, baisse des cours du pétrole, etc.) et l'entrée en vigueur effective des mesures prévues par le pacte de responsabilité, avec, notamment, la baisses des cotisations sociales depuis le 1er janvier 2015. Mais il en faudra plus pour relancer le mouvement des embauches. Surtout, les entreprises sont actuellement en position de produire plus sans recruter, disposant de grandes réserves de productivité.

Le gouvernement pourra toujours s'accrocher à un petit signal encourageant pour l'avenir. Selon l'indicateur Prism' emploi (l'organisme qui fédère la quasi totalité des entreprises d'intérim), en février, l'activité dans l'intérim a progressé en moyenne de 3,7% - et même de 7,6% dans l'industrie - après, déjà, un hausse de 1,2% en janvier. Or, les données sur l'intérim constituent un indicateur avancée de la situation de l'emploi global. A confirmer.