Le nombre de chômeurs en France atteint son plus faible niveau depuis fin 2011

Par latribune.fr  |   |  803  mots
Le taux de chômage a, de nouveau, baissé entre le quatrième et troisième trimestre 2022. (Crédits : Reuters)
Selon les chiffres publiés par le ministère du Travail, ce mercredi, le nombre de chômeurs en catégorie A, c'est-à-dire, sans activité, a diminué de 3,6% au quatrième trimestre 2022 par rapport au trimestre précédent. Une baisse plus importante que celle observée entre le troisième et le deuxième trimestre. Pour autant, le taux de chômage pourrait bien remonter en 2023, prévient la Banque de France.

Encore une nouvelle baisse. Le nombre de chômeurs en catégorie A, c'est-à-dire, sans activité, a même atteint, au quatrième trimestre 2022 son plus faible niveau depuis le troisième trimestre 2011.

Cela se traduit par une nette baisse de 3,6% au quatrième trimestre par rapport à celui précédent, soit 114.400 inscrits en moins, passant à 3,050 millions, selon les chiffres publiés ce mercredi par le ministère du Travail.

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«  Vase communicants » entre les catégories

Cette baisse peut toutefois être relativisée si on inclut les chiffres de l'activité réduite, c'est-à-dire les catégories B et C de Pôle emploi. En les prenant en compte, le nombre de demandeurs d'emploi ne baisse que de 0,8% à 5,394 millions (- 40.900 personnes).

Cette évolution est due à une forte hausse des inscrits en catégorie B (demandeurs d'emploi ayant travaillé moins de 78 heures par mois, +5,0%) et C (plus de 78 heures par mois, +2,3%). La baisse de 3,6% en catégorie A succède à une quasi stabilité au trimestre précédent. Sur un an, la baisse est de 9,3% (-312.100) et de 5,1% en catégories A B et C (-291.200).

Ce jeu de « vases communicants » entre les catégories A d'un côté et B et de C de l'autre s'explique en partie, selon Pôle emploi, par une amélioration de la procédure d'actualisation en fin de mois des demandeurs d'emploi intervenue au cours de 2022. Cette évolution technique « a un impact pérenne à la baisse » en catégorie A en contrepartie d'une « légère hausse des sorties des listes et d'une hausse pérenne des catégories B et C », explique Pôle emploi.

Dans le détail, en catégorie A, pour la seule France métropolitaine, le nombre de demandeurs d'emploi est en baisse de 0,4% pour les moins de 25 ans (-9,8% sur un an), de 4,5% pour les 25-49 ans (-9,5% sur un an) et de 3,9% les 50 ans et plus (-8,9% sur un an).

En outre, le nombre moyen de demandeurs d'emploi en catégorie A a diminué dans les treize régions de France métropolitaine (entre -7% dans les Pays de la Loire et -1,5% dans les Hauts-de-France et +2,6% en Bretagne). Dans les départements-régions d'outre-mer hors Mayotte, la baisse va de -2,3% en Guadeloupe à -0,3% à La Réunion.

Sur le trimestre, les entrées en catégories A, B et C ont augmenté de 2,4%, avec une hausse des retours d'inactivité de 13,5% (à 100.800) et les sorties de 6,1% avec une hausse de 10,4% des radiations (à 52.600).

Enfin, sur le front du chômage longue durée, le nombre de demandeurs d'emploi inscrits depuis un an ou plus diminue de 3,1% au quatrième trimestre (- 13,5% sur un an) à 2,296 millions (catégories A, B et C). La part des demandeurs d'emploi inscrits depuis un an ou plus atteint 45,2% (- 4,3 points sur un an).

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Vers une hausse du taux de chômage en 2023

C'est néanmoins une bonne nouvelle. Au troisième trimestre 2022, la baisse était, en effet, moins significative. Le taux de chômage s'établissait à 7,3% de la population active (hors Mayotte) contre 7,4% au deuxième trimestre, soit une baisse de 17.000 personnes du nombre de personnes enregistrées au chômage, au sens du Bureau international du travail (BIT).

D'autant que, selon la Banque de France, le taux de chômage pourrait repartir à la hausse en 2023. L'institution table, en effet, sur une augmentation du chômage rapporté à la population active passant de 7,3% à 7,5% entre 2022 et 2023, puis 8,2% en 2024, indiquait-elle en décembre dernier. Lors de ses prévisions d'automne, les conjoncturistes tablaient sur un chômage de 7,5% pour l'année en cours. Une courbe inverse à celle espérée par le gouvernement qui vise le plein emploi au cours du quinquennat.

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Une tendance à la baisse dans toute l'Europe

Néanmoins, les bons résultats français coïncident avec ceux observés à l'échelle européenne. En novembre, avec 6,5%, le taux de chômage dans la zone euro (les vingt pays à avoir adopté la monnaie unique) est resté stable par rapport à octobre. L'indicateur est, ainsi, au plus bas depuis que l'office européen des statistiques, Eurostat, a commencé à compiler cette série en avril 1998. Sur un an, il a baissé de 0,6 point grâce à la reprise économique post-Covid.

Quelque 12,95 millions d'hommes et de femmes étaient au chômage dans l'UE en novembre au sein des vingt-sept Etats membres, dont 10,97 millions parmi les vingt pays partageant la monnaie unique, la Croatie ayant rejoint la zone euro au 1er janvier. Autrement dit, pour l'ensemble de l'Union européenne, le taux de chômage s'est élevé à 6%, également stable sur un mois et à un niveau record.

(Avec AFP)