Le télétravail permettrait de réduire de 1,3% les émissions de gaz à effet de serre en France (Ademe)

Par AFP  |   |  452  mots
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Adopté par 41% des actifs pendant le confinement, le télétravail offrirait « un potentiel considérable » pour réduire la congestion des routes et donc les émissions de gaz à effet de serre, selon l’Ademe.

Recommandé par le gouvernement comme moyen de lutte contre le Covid-19, le travail à distance s'est largement démocratisé durant le confinement. Ce mode de fonctionnement, apprécié par plus de 70% d'actifs, pourrait à l'avenir contribuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre, selon le rapport de l'Ademe - l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie - présenté aujourd'hui.

D'après les calculs de l'Ademe, en se basant sur un potentiel de 35% des actifs en télétravail ponctuel, les déplacements en France pourraient être réduits de 2,4% (soit 3,3 millions de déplacements évités par semaine). Ainsi, 1,3% des émissions de gaz à effet de serre (GES) générées par les voitures seraient évitées.

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Effet domino, le télétravail est aussi "un moyen efficace de relocaliser les activités du quotidien autour du domicile", et il modifie le rapport des Français à la cuisine (réorganisation des courses, moins de gaspillage alimentaire). Une aubaine quand on sait que 71% des actifs qui avaient déjà expérimenté le travail à distance souhaitent y avoir recours plus souvent, d'après une étude réalisée début mai par le cabinet 6t auprès de 3.990 personnes. 60% des personnes interrogées déclarent avoir une meilleure gestion du stress et être plus concentrées pour travailler.

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Le risque des "effets rebonds"

Toutefois, l'Ademe tient à souligner les effets négatifs du télétravail. Quelque 45% des Français se disent "prêts à choisir un lieu de résidence plus loin de leur emploi", et vice versa. En outre, la période de confinement a été propice au développement des achats en ligne. Près de 3/4 des Français y ont eu recours dont 37% n'avaient jamais acheté sur internet. Deux tiers des initiés comptent réitérer l'expérience.

L'étude de l'Ademe met également aussi en avant la montée en puissance des livraisons de repas à domicile, source d'emballages et de plastique. Pour contrer ce fléau, l'Etat et les acteurs du marché tentent de trouver des solutions rapidement. La secrétaire d'État à la Transition écologique et solidaire, Brune Poirson a justement annoncé mercredi que les acteurs de la livraison de repas à domicile avaient jusqu'à octobre pour proposer "une stratégie zéro déchet".

"L'apparente facilité qu'inspire l'e-commerce ne doit pas faire oublier l'impact du numérique, la logistique, les emballages, et la surconsommation" qu'il génère, alerte Pierre Galio, chef du service consommation de l'Ademe.

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