Loi Travail : Valls toujours déterminé à aller "jusqu'au bout"

Par latribune.fr  |   |  687  mots
"Je ne pense pas que le mouvement va s'amplifier", a affirmé Manuel Valls.
Sur les "points fondamentaux" du projet de loi contesté par la CGT et d'autres syndicats "il n'y aura pas de changements", a répété le Premier ministre, interrogé par Le Parisien. A l'issue d'une réunion à Matignon entre le gouvernement et les acteurs du secteur pétrolier, le secrétaire d'Etat aux Transports a pour sa part confirmé que "les interventions de déblocage continueront si cela s'avère nécessaire".

Article publié à 10h55, mis à jour à 13h32

A l'orée d'une semaine décisive dans l'épreuve de force entre le gouvernement et les opposants à la loi sur le Travail, Manuel Valls réaffirme sa détermination.

"Quand un texte a été discuté, qu'il a suscité des compromis avec les partenaires sociaux, qu'il a été adopté à l'Assemblée nationale, je considère que ma responsabilité c'est d'aller jusqu'au bout", a déclaré le Premier ministre dans une interview publiée samedi 28 mai par Le Parisien. Il n'y aura donc pas de retrait du texte porté par la ministre du Travail, Myriam El Khomri, ou de son article 2, le plus contesté, qui vise à décentraliser et généraliser le dialogue social au niveau de l'entreprise, précise-t-il.

"Il y aura forcément des modifications" lorsque ce texte, sur lequel le gouvernement a engagé sa responsabilité pour le faire adopter en première lecture à l'Assemblée faute de majorité, reviendra du Sénat, ajoute Manuel Valls.

"Mais sur les trois points fondamentaux, lever les freins à l'embauche des PME, dialogue social dans l'entreprise et nouveaux droits des salariés, là, non, il n'y aura pas de changement", insiste le Premier ministre, avant d'expliquer: "Nous avons construit un compromis solide avec les syndicats réformistes et tout ce qui remettrait en cause le dialogue social dans l'entreprise mettrait fin à cet accord."

Le pari de l'essoufflement du mouvement

Quant à la grogne sociale, tout en affirmant rester "prudent", le Premier ministre se montre optimiste:

"Je ne pense pas que le mouvement va s'amplifier", dit Manuel Valls.

Les syndicats CGT, FO, FSU et Solidaires et les organisations de jeunes Unef, UNL et Fidl ont pourtant appelé à une amplification de la mobilisation après la huitième journée de manifestations contre le projet de loi, qui a rassemblé au total jeudi 154.000 à 300.000 manifestants dans toute la France. Un mouvement de grève dans les raffineries et le blocage de terminaux portuaires ou de dépôts de carburant a provoqué un début de pénurie dans les stations services.

Le gouvernement veut garantir l'approvisionnement en essence des Français

Le Premier ministre recevait justement samedi matin à Matignon les acteurs du secteur pétrolier, avec les ministres concernés, pour faire le point de l'approvisionnement en carburants et des actions entreprises ou planifiées pour l'assurer. Sur ce point aussi, Manuel Valls  voulu se montrer ferme:

"Ma responsabilité comme chef du gouvernement, c'est de faire en sorte que les Français puissent s'approvisionner en essence, que les entreprises ne soient pas pénalisées par des blocages. Donc nous continuerons avec détermination à évacuer", a-t-il déclaré au Parisien.

A l'issue de la réunion, le gouvernement a réaffirmé vouloir garantir l'approvisionnement des entreprises et des particuliers en carburants. Le secrétaire d'Etat aux Transports, Alain Vidalies, s'est certes voulu rassurant:

"La situation ce matin, c'est une situation qui s'améliore, une situation dans laquelle, dans certaines régions, nous sommes presque revenus à la normale".

Il a notamment imputé cette amélioration à une "très grande mobilisation de la chaîne logistique". Mais il a également admis:

"Dans d'autres régions, nous restons très attentifs mais on ne peut pas parler d'une crise qui est terminée".

Une amélioration de la situation en vue selon Vidalies

Le gouvernement entend donc faire le nécessaire pour garantir aux entreprises l'accès aux stocks de carburants dans les heures et les jours à venir, a-t-il poursuivi.

"Et donc les interventions de déblocage continueront si ça s'avère nécessaire (...) et je pense que cet effort devrait nous permettre d'améliorer encore la situation dans les jours qui arrivent", a encore dit le secrétaire d'Etat aux Transports.

Il a également précisé qu'il y avait de nouveau des dérogations pour permettre aux transports routiers de marchandises de circuler ce week-end.

Vendredi, le secrétariat d'Etat aux Transports assurait que tous les dépôts de carburant sauf un, celui de Gargenville (Yvelines) étaient libres d'accès mais que 20% des stations services étaient encore en difficultés ou en rupture de stocks.

(Avec Reuters)