Primes "Macron" de fin d'année : quel bilan ?

Par Guillaume du Payrat  |   |  582  mots
La prime exceptionnelle de fin d'année versée par les entreprises s'est élevée à 532 euros par salarié en moyenne, selon un sondage réalisé par l'ANDRH publié par Les Echos. (Crédits : DR)
Selon une première enquête présentée par l'Association nationale des DRH et Les Echos, 74% des entreprises interrogées ont décidé d'accorder des primes de fin d'année en bénéficiant de la défiscalisation annoncée par le gouvernement en décembre. Les entreprises ont jusqu'au 31 mars 2019 pour faire usage du dispositif.

C'était l'une des premières mesures annoncées par Emmanuel Macron en réponse au mouvement des "Gilets jaunes", lors de son intervention du 12 décembre. Jusqu'au 31 mars 2019, les entreprises françaises sont incitées à verser une prime de fin d'année à leurs salariés, par le biais d'une défiscalisation accordée par l'État. Et le dispositif semble avoir du succès : selon une enquête menée par l'Association nationale des DRH (ANDRH) et publiée par Les Echos, pas moins de 74% des 395 entreprises interrogées ont décidé de verser la fameuse prime à leur personnel. Le montant moyen de la prime est, quant à lui, de 532 euros par salarié, alors que le plafond fixé par l'État s'élève à 1.000 euros.

Une prime de 532 euros en moyenne, des différences selon la taille et le secteur

L'enquête fait apparaître des disparités selon la taille de l'entreprise, et le secteur d'activité. Si 80% des entreprises de moins de 11 salariés (TPE) déclarent avoir versé une prime de fin d'année, ce chiffre tombe à 62% pour les entreprises de 11 à 49 salariés et à 67% pour qui en emploient entre 50 et 299, avant de remonter à 80% pour les entreprises de 300 salariés et plus. Ces résultats tendraient ainsi à remettre en cause le présupposé que les grands groupes seraient les seuls à verser des primes.

Les secteurs de la santé (88%), du transport (88%) et de la banque/assurance (87%) ont été particulièrement enclins à avoir recours au dispositif, contrairement aux activités immobilières (53%), au secteur de l'art et du spectacle (50%) et aux activités administratives (45%).

Le montant de la prime est lui aussi variable, et globalement décroissant avec la taille de l'entreprise : 687 euros en moyenne ont été versés par les entreprises de moins de 50 salariés, contre 530 pour celles de 50 à 300 salariés, et 467 euros entre 300 et 1.000 salariés. Cette tendance à la baisse s'expliquerait par l'obligation légale faite aux entreprises de plus de 50 salariés de mettre en place un dispositif d'intéressement, ou de participation (facultatif). Pour certaines entreprises moyennes ou grandes, la prime exceptionnelle a donc pu servir de complément à des avantages déjà prévus, alors qu'elle constituait parfois le seul coup de pouce accordé par les petites entreprises à leurs salariés.

Un soutien potentiel pour le pouvoir d'achat

Pour mémoire, la mesure décidée par le gouvernement permet aux entreprises de défiscaliser la prime exceptionnelle de fin d'année versée à leurs salariés, dans un plafond de 1.000 euros par personne et uniquement pour les salaires inférieurs à trois Smic. Les entreprises peuvent moduler le montant de la prime selon différents critères (niveau de salaire, temps de travail pendant l'année), mais pas selon l'ancienneté. Les montants versés sont exonérés de charges fiscales et sociales, et d'impôt sur le revenu pour les salariés, de telle sorte à ce que le montant brut de la prime pour l'employeur corresponde au montant net pour le salarié (100 euros versés par l'employeur = 100 euros reçus par le salarié).

Si l'évaluation complète du dispositif ne pourra commencer qu'après la date butoir du 31 mars, les premiers signes sont donc encourageants. Le recours apparemment large des entreprises au dispositif permettra d'améliorer le revenu disponible des ménages, qui pourrait bien se répercuter dans leur niveau de consommation. Cela est particulièrement probable dans le contexte des soldes, et du fait que le dispositif cible les salaires moyens et bas.