Cela valait bien une récompense. Le ministre de l'Action et des Comptes publics Gérald Darmanin a annoncé mardi l'attribution d'une prime exceptionnelle de 200 euros nets en février pour une partie des fonctionnaires du fisc. Il s'agit par ce geste de souligner le passage sans heurts notables au prélèvement à la source a expliqué le ministre.
"Il faut récompenser le mérite et les gens qui travaillent beaucoup", a expliqué mardi M. Darmanin lors d'un déplacement à Lyon, où il a dévoilé ce coup de pouce destiné à 40.000 fonctionnaires, pour une enveloppe totale de quelque 8 millions d'euros
Cette prime doit permettre de compenser "la petite surcharge de travail" découlant de la mise en œuvre du nouveau mode de collecte de l'impôt sur le revenu, a argué Gérald Darmanin. Depuis le début de l'année, "les choses se passent comme elles doivent se passer, sans difficultés majeures, même si on ne change pas les habitudes d'un siècle en quelques heures", a-t-il encore relevé. Souvent critiques de son action, "les syndicats ont respecté le service public: il n'y a pas eu de grève (pour le passage au prélèvement à la source) et je les en remercie", a ajouté M. Darmanin
Une prime en forme de rattrapage
Les fonctionnaires avaient été jusque-là privés de prime exceptionnelle et devaient se contenter des mesures d'urgence d'Emmanuel Macron en réponse à la crise des "Gilets jaunes", à l'exception notable des policiers, qui ont reçu une revalorisation salariale de la part du ministère de l'Intérieur. Un geste "insuffisant" pour Anne Guyot Welke, représentante de Solidaires, syndicat majoritaire de la Direction générale des finances publiques (DGFIP). Pour cause, limiter cette prime à 40.000 fonctionnaires, qui ont spécifiquement été formés sur le prélèvement à la source, revient à "mal connaître la DGFIP" tant "la surcharge du travail s'est répercutée sur les autres agents", 103.000 au total.
"Tous les agents de la DGFIP doivent percevoir la prime ! Allez encore un effort, Monsieur le Ministre", a abondé FO-DGFIP dans un communiqué. "Que deviennent ceux qui assurent les renforts sans avoir été formés ?", demande encore le syndicat, qui décrit "une administration condamnée aux suppressions d'emplois à perpétuité".
(Avec AFP)