"Quand le marché est dynamique, il faut retourner à l'emploi" (Pénicaud, sur l'assurance-chômage)

Par AFP  |   |  435  mots
Illustration. La réforme de l'assurance-chômage, prise cet été par décret après l'échec des négociations entre partenaires sociaux, entrera en vigueur à partir du 1er novembre prochain. En photo : Muriel Pénicaud, ministre du Travail. (Crédits : Reuters)
"C'est pas un but à vie, pour personne, d'être à l'assurance-chômage, c'est pas un métier, l'assurance-chômage", a insisté, mardi, la ministre du Travail invitée de France Inter.

La ministre du Travail, Muriel Pénicaud, a justifié mardi sur France Inter le durcissement des conditions d'indemnisation par l'assurance-chômage, qui entre en vigueur le 1er novembre, expliquant que "quand le marché est dynamique, il faut retourner à l'emploi".

La réforme de l'assurance-chômage, prise cet été par décret par l'exécutif après l'échec des négociations entre partenaires sociaux, introduit à partir du 1er novembre des droits d'indemnisation pour certains démissionnaires et indépendants. Mais elle durcit aussi les conditions d'ouverture des droits: il faudra au 1er novembre avoir travaillé 6 mois lors des 24 derniers mois (contre 4 mois sur 28 aujourd'hui).

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Réforme critiquée

Cette mesure a été très critiquée, notamment par Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, qui y a vu "un système d'accroissement de la pauvreté". Répondant à cette critique, la ministre a souligné qu'"on est dans un marché du travail très dynamique".

"Ce matin, [...] il y a 700.000 offres d'emplois, là, disponibles tout de suite" à Pôle emploi, a-t-elle fait valoir, expliquant que la règle des 4 mois sur 28, "c'était la règle avant la crise il y a 10 ans". "Même avec 6 mois, on est un des pays les plus généreux d'Europe", a-t-elle insisté, estimant que "c'est du bon sens qu'il faille travailler 1 jour sur 4 pour avoir droit à l'assurance-chômage".

"Je ne vois pas en quoi le fait de travailler 6 mois au lieu de 4 mois en deux ans conduirait à la pauvreté", a-t-elle dit. "Je trouve logique que quand il y a de l'emploi, il soit pris et que l'assurance-chômage serve de filet de sécurité entre deux emplois".

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 "C'est pas un métier, l'assurance-chômage"

"C'est pas un but à vie, pour personne, d'être à l'assurance-chômage, c'est pas un métier, l'assurance-chômage", a insisté la ministre, concluant que "quand le marché est dynamique, eh bien il faut aussi retourner à l'emploi".

Interrogée sur l'objectif du gouvernement de ramener le taux de chômage à 7% à la fin du quinquennat, elle a jugé que c'était "un horizon possible", "si les conditions macroéconomiques mondiales, européennes, n'amènent pas la récession en Europe et en France" ajoutant que "pour l'instant ce n'est pas le cas, on a une croissance qui est robuste". Le taux de "7% reste une ambition qu'on va essayer d'atteindre".

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