Rentrée sociale : une intersyndicale veut une "mobilisation massive" le 5 octobre

Par latribune.fr  |   |  656  mots
Une mobilisation contre la réforme des retraites en 2020. Le gouvernement pourrait relancer ce chantier en cette rentrée. (Crédits : Reuters)
Les syndicats CGT-FO-Solidaires-FSU, accompagnés des organisations de jeunesse FIDL, Unef, MNL et UNL appellent à une journée de mobilisation pour la défense des salaires, des emplois, des conditions de travail et d'études. Dans la ligne de mire des organisations : l'application de la réforme de l'assurance-chômage et la relance potentielle de celle des retraites.

Après leur rentrée institutionnelle prévue lors d'une consultation avec le Premier ministre le 1er et 2 septembre à l'hôtel Matignon, les syndicats - étiquetés à gauche - feront leur véritable rentrée, en se mobilisant dans la rue, le 5 octobre prochain. L'intersyndicale CGT-FO-Solidaires-FSU, accompagnée des organisations de jeunesse FIDL, Unef, MNL et UNL appellent à une journée de mobilisation pour la défense des salaires, des emplois, des conditions de travail et d'études. Une journée qui se voudra être une "rentrée sociale offensive". "Très clairement, nous voulons une mobilisation massive", a déclaré Catherine Perret, secrétaire confédérale de la CGT. Une annonce doublée ce matin par la position du syndicat Solidaires-Fonction publique qui a déposé un préavis de grève pour tout le mois de septembre dans les trois versants de la fonction publique : d'Etat, territoriale, hospitalière.

Plus précisément, les organisations des représentants de salariés et de la jeunesse, réunies hier soir au siège de la CGT à Montreuil, veulent maintenir la pression contre les dernières grandes réformes prévues par le président Emmanuel Macron d'ici la fin de son mandat. L'intersyndicale met en garde dans son communiqué contre le "retour de la réforme des retraites" et contre "la réforme de l'assurance chômage".

Retrait de la réforme de l'assurance chômage

L'un des sujets brûlant est celui de l'application de la réforme de l'assurance-chômage, prévue pour le 1er octobre, retoquée le 22 juin par le Conseil d'Etat en raison des "incertitudes sur la situation économique". Le gouvernement - qui vient d'annoncer la fin du "quoi qu'il en coûte" pour les aides aux entreprises - estime désormais que le redressement de l'économie - baisse du chômage, augmentation du PIB - permet la mise en œuvre de cette réforme. Il proposera un nouveau décret d'application à la plus haute juridiction du pays d'ici la fin du mois afin d'espérer une validation du texte. Plusieurs syndicats s'opposent toujours à ces nouvelles mesures, qui pourraient impacter plus d'1,15 million de salariés, pour qui les allocation journalière chuteraient en moyenne de 17%. Les syndicats restent unanimement opposés à la réforme.

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"Il faut absolument abandonner définitivement cette réforme de l'assurance chômage scandaleuse, qui détruit les droits et affaiblit les jeunes souvent touchés par la précarité", a déclaré Catherine Perret, secrétaire confédérale de la CGT. L'intersyndicale "attaquera à nouveau" devant le Conseil d'Etat le décret sur l'assurance chômage que s'apprête à prendre le gouvernement, a-t-elle prévenu.

Ne pas rouvrir le chantier des retraites

Sur le volet de la réforme des retraites, dont l'idée a été relancée en juin par Emmanuel Macron et le gouvernement, notamment le locataire de Bercy, Bruno Le Maire, les organisateurs s'opposent à toute initiative de l'exécutif. "Nos organisations rediront qu'il n'est pas question de rouvrir la réforme des retraites", a expliqué la responsable de la CGT.

Ces organisations "s'opposent à ce que la situation sanitaire soit utilisée par le gouvernement et le patronat pour accélérer la remise en cause des droits et des acquis des salariés et des jeunes", écrivent-elles dans un communiqué lu au cours d'un point presse au siège de la CGT à Montreuil (Seine-Saint-Denis) lundi soir. "L'élargissement et l'accélération indispensable de la vaccination demandent de renforcer l'accès à la santé, les moyens de l'hôpital public et de la médecine du travail. Cela nécessite de convaincre et de rassurer et non de sanctionner les salariés", poursuivent-elles.

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(avec AFP)