Vœux 2023 : Emmanuel Macron annonce la réforme des retraites qui « s'appliquera dès la fin de l'été »

Par Marie Nidiau  |   |  688  mots
Le président lors de son allocution. (Crédits : Reuters)
Pour ses premiers vœux de second mandat, Emmanuel Macron s'est voulu rassurant. Le président souhaite placer cette nouvelle année sous le signe de la réforme des retraites et de la transition écologique. Il en a appelé à l'« unité» du pays qui se fera par « le travail et l'engagement » de tous, a-t-il martelé. Il a répété que la France se tenait aux côtés des Ukrainiens « jusqu'à la victoire ».

Ce samedi 31 décembre, Emmanuel Macron a présenté ses premiers voeux sous son nouveau mandat, les sixièmes en temps que président. Il a notamment appelé à « l'unité de la nation » et à ne pas céder à « l'esprit de division ». Il a dressé une liste d'annonces ambitieuses pour 2023, dont le moment important sera la réforme des retraites, repoussé lors de son précédent mandat, et les premières étapes concrètes de la transition écologique qui doit permettre de ré-industrialiser le pays.

  • Sur la réforme des retraites

Emmanuel Macron a confirmé son intention de lancer rapidement la réforme du système de retraites, en vue d'une application « dès la fin de l'été ».

« Cette année sera en effet celle d'une réforme des retraites qui vise à assurer l'équilibre de notre système pour les années et décennies à venir », a déclaré le président lors de son allocution télévisée.

« Il nous faut travailler davantage, c'est le sens même de la réforme de l'assurance-chômage », a-t-il ajouté. Le projet sera proposé dès le 10 janvier 2023 même s'il pourrait entraîner des tensions sociales. Pour Jérome Fourquet, de l'IFOP, observateur aiguisé de la société française, le risque en 2023 d'un conflit autour de la réforme des retraites ne doit pas être minimisé. « Car c'est un sujet politique par excellence, que vont exploiter les partis... mais aussi parce que tous les syndicats sont très opposés à cette réforme... et qu'enfin, plus des 2/3 des Français se disent clairement contre », avertit-il.

  • Sur la transition écologique

La France doit « gagner » la « bataille » de la « transition écologique », a déclaré Emmanuel Macron, promettant d'« accélérer le déploiement des énergies renouvelables » en parallèle du « lancement de la construction de nouvelles centrales » nucléaires. Il a également évoquer le déploiement des voitures électriques dans le cadre du plan France 2030.

S'agissant de la menace de coupures d'électricité cet hiver, « c'est entre nos mains », a estimé le chef de l'Etat. « Si nous continuons à économiser l'énergie comme nous le faisons depuis quelques mois », et si « nous continuons de remettre en service nos réacteurs nucléaires comme prévu, nous y arriverons », a-t-il assuré.

  • Sur la guerre en Ukraine

Le président a promis d'aider les Ukrainiens « sans faillir », « jusqu'à la victoire »« Nous serons ensemble pour bâtir une paix juste et durable. Comptez sur la France et comptez sur l'Europe », a-t-il assuré.

L'année 2022 restera marquée par cette guerre qui ne semble pas trouver d'issue. Ce conflit, au delà des pertes humaines, a aussi mis en avant le problème de l'autonomie énergétique. L'augmentation du prix du gaz a entraîné une inflation de plus de 6% dans le pays même si l'Elysée insiste sur le fait que la France reste relativement épargnée par rapport à ses voisins européens. Le président a rappelé lors de ces vœux que le pays avait réussi à « soutenir la croissance, contenir l'inflation à des niveaux inférieurs à ceux que connaissent nos voisins, et porter le chômage à son plus bas depuis quinze ans ».

  • Sur le COVID-19

Emmanuel Macron ne s'est pas étendu sur le sujet. Il a incité les plus de 70 ans à aller faire leur rappel de vaccin et évoqué le contrôle aux frontières en particulier pour les ressortissants chinois souhaitant entrer sur le territoire.

La santé sera d'ailleurs l'un des gros chantiers du président pour 2023. En déplacement ce samedi à l'hôpital d'Argenteuil (Val-d'Oise), en banlieue parisienne, la Première ministre Elisabeth Borne a été confrontée à l'angoisse de ses personnels.

Un pédiatre a déclaré à cette occasion que faute d'offre de soins en ville, « c'est passage aux urgences quasi systématique quand l'enfant est malade ». « Ça devient très, très périlleux de pouvoir maintenir la sécurité des enfants », a-t-il alertéLe président s'adressera dès la semaine prochaine aux acteurs du secteur de la santé pour présenter ses vœux ainsi que les lignes directrices de son programme.