C'est un réveil douloureux. Ce mardi, Stellantis publiait ses résultats trimestriels, très attendus dans un contexte de ralentissement de la demande. Et les chiffres confirment cette tendance, avec un chiffre d'affaires net de 41,7 milliards d'euros, en baisse de 12% par rapport au premier trimestre 2023. C'est moins que les attentes des analystes, qui donnaient 42,6 milliards d'euros selon un consensus de l'agence Reuters. La raison ? Le groupe aux 14 marques a subi une baisse de ses ventes de 10% à 1.335.000 véhicules sur les trois premiers mois de l'année.
Ces résultats souffrent de la comparaison avec le premier trimestre 2023, un début d'année en forte croissance pour le groupe lié à la livraison massive de véhicules en attente à cause des problèmes d'approvisionnement les années précédentes.
Stellantis peine particulièrement en Amérique du Nord, son marché principal, où le groupe voit son chiffre d'affaires baisser de 15% avec des ventes ralenties sur des modèles qui attendent une nouvelle version, comme le pickup Ram 1500 ou la berline Dodge Charger. Mais le géant, né de la fusion entre FCA et PSA, baisse également de 13% en Europe avec des ventes de véhicules à faibles émissions plus faibles. À 10 heures ce matin, Stellantis perdait 1,6% en Bourse.
Effets de l'attente produits
Le SUV star de Peugeot, la 3008, a connu une baisse des ventes liée à l'attente de sa version électrique prévue dans le courant de l'année. Les Fiat 500 et Opel Mokka ont aussi connu une baisse de leurs ventes, tandis que s'écoulaient le petit SUV Jeep Avenger, l'utilitaire Fiat Ducato et la petite Panda, ainsi que la Citroën C3. Cette dernière sera remplacée très vite par sa version électrique en juin prochain, également très attendue.
« C'est une période de transition, comme annoncé », a expliqué la directrice financière du groupe, Natalie Knight. « Chaque grand mois de l'année, il y aura un produit qui sortira de chez nous ». Au total, Stellantis a prévu de lancer pas moins de 25 nouveaux modèles - dont 18 électriques - en 2024. Seuls quatre d'entre eux ont été, à ce jour, lancés. Outre la C3 et la 3008 en version électrique dès le deuxième trimestre, Stellantis devrait compter sur les Jeep Wagoneer S et Dodge Charger au troisième trimestre ainsi que le Ram Rev au quatrième.
Objectifs confirmés pour 2024
Malgré cette baisse, le groupe s'est montré confiant pour l'année 2024. Dans l'ensemble, Stellantis a progressé dans ses cartes maîtresses à fortes marges, à savoir la vente des hybrides rechargeables aux Etats-Unis ou encore la hausse des ventes de ses véhicules utilitaires électriques.
La direction du groupe a confirmé ses prévisions pour l'année 2024, visant « malgré les incertitudes économiques » une marge opérationnelle à deux chiffres, comme en 2023 (12,8%).
« Nous observerons une accélération de nos performances au fil de l'année, à commencer par une amélioration du chiffre d'affaires dès le deuxième trimestre », a rassuré Natalie Knight.
Le bénéfice de Volkswagen et de Tesla également en recul Volkswagen, qui a publié ses résultats ce matin, voit également son bénéfice net reculer de 21,6% sur un an, à 3,71 milliards d'euros, à cause, là aussi, de la faiblesse de ses livraisons de voitures. La semaine dernière, c'est le bénéfice net de Tesla qui chutait brutalement (-55%) sur ces trois premiers mois de l'année. L'incertitude économique, les multiples changements de régulations et la concurrence venue de Chine sont autant d'explications à ces chutes brutales des constructeurs automobiles.
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