844 millions d'euros par jour : les incroyables profits du fonds souverain norvégien au premier trimestre

Par latribune.fr  |   |  589  mots
Fin mars, la valeur du fonds souverain norvégien atteignait la somme vertigineuse de 14.294 milliards de couronnes (1.223 milliards d'euros).
Profitant de l'embellie boursière de ces derniers mois, le fonds souverain de Norvège, le plus grand au monde, a ainsi gagné 893 milliards de couronnes (76,5 milliards d'euros) au premier trimestre 2023, soit un rendement de 5,9%. Une performance qui lui permet de gommer la moitié de la perte colossale essuyée l'an dernier.

L'embellie boursière a profité au fonds souverain de la Norvège. Au premier trimestre 2023, il a ainsi gagné 893 milliards de couronnes (76,5 milliards d'euros), soit un rendement de 5,9%, comme l'a annoncé, ce vendredi, la banque centrale norvégienne chargée de sa gestion. Fin mars, sa valeur atteignait la somme vertigineuse de 14.294 milliards de couronnes (1.223 milliards d'euros), soit près de 2,6 millions de couronnes pour chacun des 5,5 millions de Norvégiens.

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« Les placements en actions ont le plus contribué au rendement au cours du trimestre », a expliqué le numéro deux du fonds, Trond Grande, dans un communiqué.

« La hausse du marché des actions a été en grande partie tirée par le secteur de la technologie et des biens non-essentiels » comme le luxe, a-t-il ajouté.

Ce secteur a connu, en effet, un excellent début d'année à l'image du numéro un mondial du luxe, LVMH, dont la capitalisation a dépassé les 400 milliards d'euros le 17 janvier. Une première dans l'histoire du groupe, mais aussi pour une entreprise européenne.

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7,4% de rendement pour les investissements du fonds souverain

Dans le détail, les investissements en actions du fonds souverain de la Norvège, qui représentaient 70,1% du portefeuille, ont affiché un rendement positif de 7,4% au premier trimestre. Le fonds a des parts dans plus de 9.200 entreprises à travers le monde, représentant l'équivalent de 1,5% de la capitalisation boursière totale.

Ses placements obligataires (27,3% de ses actifs) ont gagné 2,7% à la même période, tandis que ses investissements dans l'immobilier et ceux dans les énergies renouvelables non cotées, qui représentent respectivement 2,4% et 0,1%, sont ressortis dans le rouge, à -1,0% et -3,8%.

Effacer en partie la perte de 2022

Censé faire fructifier les revenus pétro-gaziers de l'Etat norvégien, plus gros producteur d'hydrocarbures d'Europe de l'Ouest, le fonds est destiné à financer les dépenses futures du généreux Etat-providence en place dans le pays nordique.

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Selon un classement de l'institut SFWI, le fonds souverain norvégien est le plus grand du monde, mais juste devant le fonds souverain chinois, China Investment Corporation (CIC). Suivent ensuite les fonds d'Abou Dhabi, du Koweït et de Singapour.

La performance enregistrée au premier trimestre 2023 lui permet de gommer environ la moitié de la perte colossale essuyée l'an dernier. Elle s'élevait à 1.637 milliards de couronnes (151 milliards d'euros), correspondant à un rendement négatif de -14,1%.

« Les marchés ont été affectés par la guerre en Europe, l'inflation élevée et la hausse des taux d'intérêt », avait expliqué, à l'époque, Nicolai Tangen, directeur du fonds dans un communiqué. La situation mondiale a eu « un impact négatif tant sur le marché actions que sur le marché obligataire, ce qui est très inhabituel », avait, également, estimé la Banque de Norvège.

De mauvais résultats à mettre en perspective au regard du bilan du fonds souverain norvégien sur plusieurs années. En 2021, il avait, notamment, engrangé 140 milliards d'euros, après une augmentation de 94 milliards en 2020, ceci grâce à l'afflux de liquidités et à la politique accommodante des banques centrales, aujourd'hui révolue. Ces dernières ont, en effet, entamé depuis près d'un an un resserrement de leur politique monétaire qui passe par un relèvement de leurs taux directeurs pour endiguer l'inflation.

 (Avec AFP)