Brexit : les Européens ne disposeront plus de passe-droit pour travailler au Royaume-Uni

Par latribune.fr  |   |  514  mots
La Premiere ministre Theresa May souhaite se servir de cette disposition pour faire pression sur les négociations sur le Brexit. (Crédits : Lisi Niesner)
Londres prévoit de suivre une recommandation du Comité consultatif sur les migrations (CAM) qui, dans un rapport, suggère qu'à l'issue de la transition post-Brexit, les citoyens de l'Union européenne soient soumis aux mêmes règles que les immigrés du reste du monde pour travailler au Royaume-Uni, rapportent les médias britanniques ce mardi 25 septembre.

C'est une annonce qui risque de faire du bruit alors que les négociations sur le Brexit patinent. Selon plusieurs médias anglais, le Bureau du Cabinet (Cabinet Office), l'organe de décision collective du gouvernement britannique composé d'un cercle restreint de principaux ministres, s'est mis d'accord sur un projet de politique migratoire post-Brexit, à l'occasion d'une réunion organisée lundi 24 septembre.

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La BBC rapporte, ce mardi 25 septembre, la teneur de cette mesure. Ce nouveau paradigme entend favoriser à l'avenir « un système [migratoire] basé sur les compétences plutôt que sur la nationalité » des migrants et souhaite faire table rase du privilège accordé aux citoyens issus de l'Union européenne de pouvoir séjourner et travailler outre-Manche sans avoir à fournir de visa ni de permis de travail. Une décision qui ferait de ces derniers des immigrés soumis aux mêmes règles que les autres.

Un moyen de peser sur les négociations

Actuellement, en vertu du principe de libre circulation des travailleurs au sein des pays de l'Union européenne, les ressortissants de l'Union européenne sont exemptés de présenter ce types de documents pour vivre et travailler au Royaume-Uni. Or, cette situation doit prendre fin en décembre 2020, à l'issue de la période de transition post-Brexit, en cas d'accord entre Londres et Bruxelles sur les conditions de la sortie britannique de l'UE. L'abrogation de cette préférence suit une recommandation formulée par le Comité consultatif sur les migrations (CAM) dans un rapport adressé au gouvernement et publié le 18 septembre.

Dans cette étude, le CAM, dont le directeur Alan Manning a pris part lundi 24 septembre à la réunion du cabinet pour exposer ses conclusions, suggère d'élaborer un système d'immigration qui ne favorise pas les citoyens européens issus de l'Espace économique européen si la question de l'immigration n'est pas intégrée aux négociations sur la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne. Cependant, cette mesure pourrait être modifiée si le Royaume-Uni parvient à conclure un accord commercial avec l'UE.

Les citoyens de l'UE déjà installés seront épargnés

« Le cabinet s'est mis d'accord sur le fait qu'après la fin de la libre circulation au Royaume-Uni, il sera en mesure de mettre en place un nouveau système fonctionnant dans le meilleur intérêt du pays, notamment pour accroître la productivité », a argumenté, à l'issue de la réunion, une porte-parole de Downing Street.

La Première ministre Theresa May devrait faire part de ses plans en matière d'immigration lors de la conférence de son Parti conservateur, qui s'ouvre ce dimanche à Birmingham (centre de l'Angleterre) pour quatre jours. Elle a rappelé, vendredi 21 septembre, que les droits des citoyens européens déjà installés outre-Manche seraient protégés après le Brexit.

(Avec AFP et Reuters)