Brexit : statu quo entre l'UE et Londres sur le déblocage des négociations

Par latribune.fr  |   |  539  mots
Theresa May a écarté l'éventualité d'un second référendum. (Crédits : Lisi Niesner)
Theresa May a déclaré, mercredi 19 septembre, dans le cadre du sommet européen organisé à Salzbourg (Autriche), qu'il incombait désormais à Bruxelles de faire évoluer sa position sur le Brexit après que l'Union européenne a appelé Londres à faire davantage d'efforts dans les négociations. Un signal envoyé alors que les discussions achoppent encore sur la question de la frontière irlandaise et que le spectre d'un divorce sans accord menace toujours.

Le Brexit a constitué l'un des plats de résistance servi au dîner de pré-ouverture du sommet européen de Salzburg (Autriche), organisé mercredi 19 et ce jeudi 20 septembre. Pour cause, face au 27 dirigeants européens réunis à cette occasion, la Première ministre britannique Theresa May a exposé, mercredi 19 septembre, sa vision pour aboutir à un accord convenable sur la sortie du Royaume-Uni de l'UE  et ainsi éviter un éventuel « retrait chaotique ».

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 « Je suis confiante dans le fait qu'avec de la bonne volonté et de la détermination nous pourrons trouver un accord bénéfique aux deux parties », a avancé la chef du gouvernement britannique qui a appelé les 27 à modifier leur approche pour parvenir à un accord.

« Si nous voulons parvenir à une conclusion réussie, alors, tout comme le Royaume-Uni a fait évoluer sa position, l'UE devra aussi faire évoluer sa position », a lancé devant la presse la dirigeante conservatrice britannique en réaffirmant avec force qu'il n'y aurait pas de second référendum au Royaume-Uni sur le divorce avec l'UE.

La frontière irlandaise au cœur des négociations

Une assertion qui a résonné comme une réponse au président du Conseil européen Donald Tusk qui, quelques heures plus tôt, avait appelé Londres à faire des efforts. Sur « la question irlandaise ou le cadre de la coopération économique future, les propositions du Royaume-Uni devront être retravaillées », a-t-il estimé. Si Londres et Bruxelles ont trouvé des compromis sur la plupart des sujets liés au retrait du Royaume-Uni, notamment sur son règlement financier, ils continuent de buter sur certains points, principalement le sort de la frontière irlandaise.

Les deux parties sont d'accord pour éviter le rétablissement d'une frontière physique entre la province britannique d'Irlande du Nord et la République d'Irlande mais Londres conteste les termes du « filet de sécurité » (« backstop ») réclamé par l'UE pour garantir ce résultat. En effet, les Européens souhaitent que l'accord de retrait prévoie une solution de dernier recours (« backstop »), agréée par les Britanniques en décembre dernier, selon laquelle l'Irlande du Nord resterait dans l'union douanière européenne en l'absence de meilleure solution.

Dernière ligne droite

Ce « backstop » permettrait d'éviter une frontière entre l'Irlande du Nord et l'Irlande mais il est rejeté par le gouvernement britannique car il couperait en pratique le Royaume-Uni en deux : l'Irlande du Nord d'un côté et le reste de l'autre. Si les négociations échouent, « ce serait difficile pour l'Europe, mais ce serait terrible pour le Royaume-Uni », a prévenu mercredi 19 septembre le chancelier autrichien, Sebastian Kurz.

« J'espère que le départ (du Royaume-Uni) aura lieu dans une bonne atmosphère, avec un grand respect entre les uns et les autres », a déclaré pour sa part la chancelière allemande, Angela Merkel.

Les 27 doivent débattre des prochaines étapes des discussions ce jeudi 20 septembre mais sans Theresa May. Donald Tusk a déjà annoncé qu'il proposerait un sommet européen supplémentaire à « la mi-novembre », en plus de celui du 18 octobre initialement censé boucler les tractations.

 (Avec AFP et Reuters)