Fraude fiscale : le fisc argentin recrute Falciani et Gibaud

A quelques semaines des élections présidentielles et législatives, l'Argentine intensifie sa lutte contre la fraude fiscale. L'agence fédérale des impôts argentine souhaite récupérer les 3,5 milliards de dollars placés illégalement en Suisse par ses contribuables. Le fisc argentin a recruté les deux anciens cadres de HSBC et UBS devenus "lanceurs d'alerte" pour démonter les mécanismes de l'évasion fiscale.
Sarah Belhadi
L'Argentine, qui a porté plainte fin 2014 contre HSBC pour évasion fiscale, réclame à la banque britannique de rapatrier les fonds des quelque 4 000 Argentins qui avaient ouvert des comptes dans sa filiale suisse. Le patron du fisc argentin estime à 3,5 milliards de dollars la somme manquante au fisc.

Pour Ricardo Echegaray, le patron de l'administration fiscale argentine (AFIP), le temps est désormais compté. Nommé en 2008 par Cristina Kirchner, dont le mandat de présidente s'achèvera en décembre, il ne dispose que d'un laps de temps limité pour mener à bien sa bataille contre l'évasion fiscale, et récupérer 3,5 milliards de dollars placés sur des comptes à l'étranger.

Pour déjouer la fraude endémique, l'Argentine avait déjà misé sur les drones pour détecter les maisons ou terrains agricoles non déclarés. Cette fois, elle s'entoure de deux lanceurs d'alerte français : Hervé Falciani et Stéphanie Gibaud. Le premier est le pivot de ce que l'on appelle désormais l'affaire HSBC. En 2009, l'ex-informaticien de la banque britannique HBSC à Genève transmet aux autorités françaises des documents (qu'il dérobe en 2008) révélant l'existence de plus de 100.000 fraudeurs présumés. D'après le journal Le Temps, la nouvelle recrue sera en charge de former et de sensibiliser les jeunes à l'université sur la thématique de l'évasion fiscale.

La seconde recrue n'est que autre que Stéphanie Gibaud, ancienne responsable marketing d'UBS France, qui a dénoncé un vaste système de fraude et de blanchiment de fonds il y a six ans. A partir de la mi-septembre, elle sera chargée de former les fonctionnaires argentins de l'AFIP à la question.

En juin, lors d'une audience avec des parlementaires argentins, l'ex-cadre d'UBS a affirmé que la banque disposait d'une trentaine d'intermédiaires chargés d'aider des contribuables d'Amérique latine à frauder. A partir de la mi-septembre, elle sera chargée d'animer un séminaire destiné aux fonctionnaires de l'administration fiscale.

Procès contre HSBC

Si le gouvernement passe à l'attaque pour enrayer la fraude fiscale dans le pays, le volet judiciaire se poursuit. En novembre 2014, Buenos Aires a porté plainte contre HSBC. L'établissement bancaire est accusé d'avoir fait la promotion de l'évasion fiscale auprès de ses clients. Depuis, l'Argentine réclame le rapatriement des fonds de quelque 4.000 citoyens argentins qui ont ouvert des comptes dans la filiale suisse de HSBC. Problème : seulement 125 étaient déclarés. Ces noms figuraient dans les documents fournis aux autorités françaises par Hervé Falciani, puis remis à l'Argentine en 2014 par la France.

De son côté, le patron de l'administration fiscale dénonce "l'existence d'une plate-forme illégale montée par trois entités bancaires en Argentine, toutes liées à HSBC". Il accuse les responsables de ces entités d'"être intervenus activement dans le seul but d'aider des citoyens argentins à éviter de payer leurs impôts". L'AFIP affirme que les opérations frauduleuses ont été supervisées par des représentants de HSBC en Argentine, aux Etats-Unis et en Suisse.

Comme le rapporte le quotidien helvète, l'économiste argentin Jorge Gaggero a évalué le stock d'actifs offshore en se basant sur des chiffres de 2012). Il représenterait  62% du PIB argentin, et 250% de sa dette publique.

Sarah Belhadi
Commentaires 8
à écrit le 30/08/2015 à 16:22
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il faut savoir si c'est le pays qui doit être riche ou les habitants : si c'est le pays alors les habitants seront pauvres !!! mais peut-être le souhiatent-ils

à écrit le 29/08/2015 à 14:15
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Les délateurs à la manœuvre...!

à écrit le 29/08/2015 à 11:13
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Falciani et Gibaud méritent la Légion d'Honneur et d'être Ministres du Budget et des Finances publiques Français. Ce qui est étonnant, c'est que SarkozyFillon et Hollande Valls n'ont rien fait pour utiliser les fichiers des fraudeurs fiscaux, ils ...

le 30/08/2015 à 16:24
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si ceux que vous appelez "les voyous de la finance" se barrent : qui restera ? les chomeurs : bonne chance !!!!!

à écrit le 28/08/2015 à 15:46
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Falciani a enfin trouvé une situation. Il croyait pouvoir devenir millionnaire en vendant sa liste mais ça n'a pas marché. Il se met donc du côté de la morale. Bon courage aux Argentins avec ce Français....

le 28/08/2015 à 16:53
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certes, frauder le fisc n'est pas citoyen, mais le voleur cest Falciani,qui en plus trahit son employeur! et vous dites qu'il se met du coté de la morale ? belle morale! celle du parti des donneurs de lecons mais qu'eux memes ne respectent pas

à écrit le 28/08/2015 à 14:18
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ceux qui ne payent pas leurs impots n'ont qu'a expliquer a kirchner qu'ils demandent une restructuration de leur dette, comme elle l'a fait depuis la crise de 2002 je suis sur qu'elle va apprecier d'effacer l'ardoise ' des sales creanciers' ( l'eta...

le 28/08/2015 à 16:11
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Dans un cas c'est de discussions entre endettés et créanciers (qui vont très loin certes et qui traînent dans le temps) dans l'autre cas il s'agit juste de voleurs. Libre à vous de faire le parallèle. Visiblement les pas bienpensants sont bien tolér...

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