Kazakhstan : Moscou montre les muscles, la répression s'accroit

Le bilan de la répression des émeutes s'est envolé ce week-end depuis que le président Kazakhe a donné l'ordre d'ouvrir le feu sur les manifestants. Moscou a apporté une aide militaire massive dans le pays, dans un contexte de rivalité avec les Américains sur l'Ukraine.
(Crédits : PAVEL MIKHEYEV)

Une semaine après le début des émeutes au Kazakhstan, le bilan est lourd: 164 morts, d'après les chiffres officiels, et plus de 6.000 arrestations. La réponse du gouvernement au mouvement né de l'augmentation des prix du gaz a été implacable. La répression est encore montée d'un cran ce week end, lorsque le président Kassym-Jomart Tokaïev a donné l'ordre aux policiers d'ouvrir le feu à balles réelles sur les manifestants.

"La situation est stabilisée dans toutes les régions du pays", même si les forces de sécurité mènent encore des opérations de "nettoyage", a déclaré la présidence à l'issue d'une réunion de crise avec le chef de l'Etat.

Le Kazakhstan a eu recours à l'aide de la Russie qui a dépêché en moins de 24h près de 3.000 soldats. Cette intervention militaire de Moscou intervient au moment où le Kremlin tente de réaffirmer son influence dans une zone qu'elle considère comme étant son pré-carré géopolitique et qui se confond avec les anciennes républiques de l'URSS.

Le Kazakhstan avait divergé de Moscou ces dernières années

Ici, le Kazakhstan a saisi l'Organisation du traité de sécurité collective (OTSC), une alliance militaire qui unit depuis 2002, outre la Russie et le Kazakhstan, l'Arménie, la Biélorussie, le Kirghizistan et le Tadjikistan. En réalité, les relations avec le plus grand pays d'Asie mineure s'étaient détériorées depuis l'arrivée de Kassym-Jomart Tokaïev en 2019, succédant aux trente ans de règne de Noursoultan Nazarbaïev. L'actuel président s'était employé à rééquilibrer ses relations internationales en engageant des pourparlers bilatéraux avec l'Occident notamment pour exporter du gaz, mais également avec la Chine. Le Kazakhstan n'a, en outre, toujours pas reconnu l'annexion de la Crimée par la Russie en 2014.

Pour Vladimir Poutine, cette opération est une démonstration de force alors que son pays tente de repousser la tentation des Européens et Américains d'englober l'Ukraine dans l'Alliance Atlantique (OTAN), une ligne rouge pour Moscou.

Des négociations doivent s'ouvrir dimanche à Genève entre américains et russes sur l'avenir du statut de l'Ukraine. Moscou a exclu d'intégrer la question Kazakhe dans ces discussions. "Cette question ne les regarde en rien", a balayé dimanche le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov.

Commentaires 4
à écrit le 10/01/2022 à 15:53
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Ce aui se passe au Kazakstan, est exactement la repetition de la tentative de coup d'état au Nicaragua en 2.018. C'est la théorie d'un américain qui a donné tous les détails dans divers livres. ca s'appelle le coup d'état doux. En fait pas si doux, ...

à écrit le 10/01/2022 à 14:38
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A première vue, l'intervention russe au Kazakhstan scandalise, de même que cette "alliance pour la sécurité" avec la Russie et plusieurs pays d'Asie centrale. Mais en y réfléchissant bien, ne s'agirait-il pas surtout, pour ces Etats, de se protéger c...

à écrit le 10/01/2022 à 13:50
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" le plus grand pays d'Asie mineure " ??? N importe quoi!

à écrit le 09/01/2022 à 17:37
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Cela tombe à point pour le pouvoir russe qui veut mettre sou sa botte le maximum d'anciens pays qui étaient dans le giron URSS. L'Ukraine, les pays baltes, le Kazakhstan y tombe tout cuit... Poutine a réglé définitivement le problème de sa légitimit...

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