La Chine concentrera la majorité de l'emploi industriel mondial en 2050

Par latribune.fr  |   |  469  mots
Depuis la pandémie de Covid-19 et le premier confinement au niveau mondial, les principales économies occidentales ont estimé que leur dépendance à l'industrie chinoise représentait un risque pour leurs chaînes d'approvisionnement. (Crédits : China Daily CDIC)
La Chine devrait voir sa part dans les emplois manufacturiers augmenter d'ici à 2050 et représenter 43% au niveau mondial, selon une étude américaine. A contrario, les États-Unis et l'Union européenne devraient voir la leur continuer à baisser, en dépit de leur souhait de réduire leur dépendance à l'industrie chinoise pour leurs approvisionnements, en relocalisant notamment des productions.

D'ici 2050, la Chine concentrera 43% de l'emploi industriel mondial. En outre, l'Empire du Milieu sera l'un des seuls pays à voir ses emplois industriels progresser, selon une étude du Centre pour le développement mondial (CGD) de Washington, publiée ce lundi 30 octobre, réalisée sur les projections de 59 pays représentant plus de 75% du PIB mondial. A contrario du reste du monde, où la tendance sera plutôt à la baisse. Exemple à l'appui avec les économies avancées - États-Unis et Europe - dont la part de l'emploi industriel est voué à diminuer : elle devrait passer de 11,4% aujourd'hui à 8,3% d'ici moins de 30 ans.

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L'indépendance industrielle infructueuse sur le volet emploi

Pourtant, depuis la pandémie de Covid-19 et le premier confinement au niveau mondial, les principales économies occidentales ont estimé que leur dépendance à l'industrie chinoise représentait un risque pour leurs chaînes d'approvisionnement. La reprise rapide de l'économie post-confinement et les goulots d'étranglement observés dans l'approvisionnement ont incité l'UE et les États-Unis à mettre en place une stratégie pour réduire ces risques.

Résultat, certains amorcent une relocalisation de la production jugée stratégique, jusqu'ici réalisée en Chine. Washington a ainsi opté pour une stratégie agressive de réindustrialisation - notamment par le biais d'une enveloppe de 430 milliards de dollars de subventions - et Bruxelles pour une basée sur des fonds substantiels. Les États-Unis souhaitent également limiter les capacités chinoises relatives à la production de technologies de pointe, comme les microprocesseurs nécessaires au développement de l'intelligence artificielle (IA) afin de conserver une longueur d'avance en la matière.

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Reste que cette approche de relocalisation ne devrait pas trouver de traduction en matière d'emplois à terme, selon l'étude du CGD.

Pas de développement industriel prévu au Sud

Les pays les plus pauvres ne devraient d'ailleurs pas assister non plus à une hausse significative de leur part de l'emploi industriel. Elle devrait rester stable sur les 30 prochaines années, avec moins de 8% de la population active dans trois décennies.

Dans les faits, ces pays devraient passer d'une économie principalement agricole à une économie de services, sans connaître réellement de transition par un développement de leur industrie, comme cela a pu être observé dans les pays occidentaux ou en Chine et au Japon notamment.

« Cela ne signifie pas pour autant que ces pays ne réussiront pas à sortir de la pauvreté », a prévenu Ranil Dissanayake, un des auteurs de l'étude, cité dans un communiqué, « mais savoir en tirer partie nécessitera de faire les bons choix politiques et des efforts concertés ».

(Avec AFP)