La population mondiale frôlera les 10 milliards d'habitants en 2050

Par Jean-Christophe Catalon  |   |  648  mots
Au total, la population mondiale augmentera de 83 millions d'être humains chaque année en moyenne. Ces informations sont essentielles pour l'ONU, afin de fixer les Objectifs de développement durable (SDG).
La moitié de la croissance de la population sera le fait de seulement neuf pays, selon les projections de l'ONU. L'Inde devrait notamment dépasser la Chine et devenir le territoire le plus peuplé du monde d'ici 2024.

En forte progression depuis le XXe siècle, la population mondiale, qui compte d'ores et déjà 7,6 milliards d'habitants, devrait encore largement progresser dans les décennies à venir. Dans son rapport World Population Prospects publié mercredi, l'ONU prévoit que l'humanité gagnera 1 milliard d'individus dès la fin de la prochaine décennie, pour s'établir à 8,6 milliards au total en 2030. La progression devrait continuer, se rapprochant de la barre des 10 milliards en 2050 avec 9,8 milliards d'individus, puis la dépassant à la fin du siècle à 11,2 milliards. En moyenne, la population mondiale augmentera de 83 millions d'être humains chaque année. Ces informations sont essentielles pour l'ONU, afin de fixer les Objectifs de développement durable (SDG).

■ Neuf pays vont concentrer 50% de la population supplémentaire

Entre 2017 et 2050, la moitié de la croissance de la population mondiale sera le fait de seulement neuf pays : l'Inde, le Nigéria, la République démocratique du Congo, le Pakistan, l'Éthiopie, la Tanzanie, les Etats-Unis, l'Ouganda et l'Indonésie. Le haut du classement sera alors bouleversé, à commencer par le pays le plus peuplé. A ce titre, l'Inde qui compte aujourd'hui 1,3 milliard d'habitants devrait dépasser la Chine (1,4 milliard) d'ici 2024. Enfin, le Nigéria est le pays dont la population progresse le plus rapidement. Actuellement septième pays le plus peuplé, il devrait dépasser les Etats-Unis et se hisser à la troisième place mondiale juste avant 2050.

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■ Le taux de fécondité en baisse, sauf en Europe...

Chose surprenante, malgré ces prévisions positives, le rapport affirme que la fécondité a décliné dans presque toutes les régions du monde ces dernières années, y compris en Afrique. La seule exception est l'Europe, avec un taux de fécondité qui est passé de 1,4 enfant par femme entre 2000 et 2005 à 1,6 entre 2010 et 2015. Mais cela reste en-dessous du seuil de renouvellement de la population, établi à environ 2,1 enfants par femme, que de plus en plus de pays peinent à atteindre. Les mouvements de population, en particulier en Europe, ne suffiront pas à compenser la perte de population résultant du faible taux de fécondité. A ce sujet, le rapport estime que 4,2 millions de personnes ont fui la Syrie entre 2010 et 2015.

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■ ... résultat d'un vieillissement de la population mondiale

Ce phénomène résulte principalement du vieillissement de la population. Par rapport à 2017, le nombre de personnes âgées de 60 ans et plus devrait plus que doubler d'ici 2050, passant de 962 millions à 2,1 milliards. Ceux-ci pourraient même être 3,1 milliards à la fin du siècle. En Europe, le quart de la population est déjà âgé de plus de 60 ans. Cette proportion devrait passer à 35% d'ici 2050 et se stabiliser à ce niveau jusqu'à 2100. L'Afrique, qui est aujourd'hui le plus jeune continent, devrait connaître un vieillissement rapide de sa population, tout en conservant une population relativement jeune pendant plusieurs décennies.

■ 6,6 ans d'espérance de vie supplémentaires en Afrique entre 2010 et 2015

Dans le monde, l'espérance de vie est passé de 65 ans pour les hommes et 69 ans pour les femmes entre 2000 et 2005, à respectivement 69 ans et 73 ans entre 2010 et 2015. Si de larges disparités demeurent entre les régions, elles ont toutes bénéficié d'une hausse. Les Africains ont gagné 6,6 ans d'espérance de vie entre 2010 et 2015, contre seulement 2 ans entre 2000 et 2005, ce qui constitue la plus forte progression. Cette performance résulte d'une baisse de la mortalité de 30% dans 89 pays, notamment grâce à la lutte contre le VIH.

De manière général, l'écart s'est réduit entre l'espérance de vie à la naissance des pays les moins développés (PMA) et celle des pays développés, passant de 11 ans à 8 ans sur les mêmes périodes. Il faudra attendre 2045 pour que ces disparités commencent à se réduire significativement.