Primaire démocrate aux États-Unis : Joe Biden bousculé par ses rivaux

Favori dans les sondages, le vétéran de la politique Joe Biden a été mis en difficultés jeudi 27 juin par ses rivaux (surtout Kamala Harris), interpellé sur son âge, son bilan et la question du racisme, lors d'un grand débat démocrate pour la présidentielle américaine de 2020.
(Crédits : Reuters)

On attendait un affrontement entre Joe Biden et Bernie Sanders, mais c'est la Californienne Kamala Harris qui a pris toute la lumière, jeudi, lors du débat entre candidats à l'investiture démocrate, confrontant le premier, un des favoris de l'épreuve, à son passé politique et l'accusant d'avoir travaillé avec des sénateurs ségrégationnistes. Son échange avec l'ancien vice-président fut le point culminant d'un débat par ailleurs dominé par les attaques contre Donald Trump et par la question de l'assurance-maladie.

« Je ne pense pas que vous soyez raciste. Mais... »

Fille d'un Jamaïcain et d'une Indienne, Kamala Harris a rappelé que Joe Biden s'était opposé dans les années 1970 aux efforts déployés en Californie pour favoriser la mixité sociale dans les écoles (busing). Regardant son interlocuteur droit dans les yeux, elle lui a déclaré :

« Je ne pense pas que vous soyez raciste. (...) Mais je pense aussi, c'est très personnel mais aussi navrant de vous entendre défendre la réputation de deux sénateurs des États-Unis qui ont construit leur réputation et leur carrière sur la ségrégation des races dans ce pays. »

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Décontenancé, Joe Biden a tenté de trouver la parade avant que son interlocutrice ne lui porte l'estocade en lui rappelant qu'avant de devenir procureure générale de Californie, la "petite fille" qu'elle fut, avait pu profiter de la politique du busing. L'ancien sénateur du Delaware a une nouvelle fois cherché à se défendre, invoquant notamment sa proximité avec l'ancien président Barack Obama.

Les difficultés de Joe Biden, 76 ans, ne se sont toutefois pas arrêtées là puisqu'il a ensuite était pris à partie par l'un des moins connus des candidats, le représentant Eric Swalwell, qui l'a prié de passer le relais à une nouvelle génération. « J'avais six ans lorsqu'un candidat à la présidentielle s'est présenté à la convention démocrate de Californie et a déclaré qu'il était temps de passer le flambeau à une nouvelle génération d'Américains », a-t-il raconté. « Ce candidat, c'était Joe Biden. Il avait raison il y a 32 ans. Il a toujours raison aujourd'hui. »

Le débat s'emballe sur la question de l'assurance maladie

Du haut de ses 78 ans, le doyen du débat, le sénateur du Vermont et finaliste de la dernière course à l'investiture démocrate Bernie Sanders, a échappé à la critique de l'âge et concentré son propos sur l'actuel président des États-Unis, Donald Trump.

« Le peuple américain a conscience que Trump est un imposteur, un menteur pathologique et un raciste, et qu'il a menti au peuple américain durant la campagne », a lancé Bernie Sanders, donné 2e des sondages derrière Joe Biden.

Joe Biden de renchérir :

« Donald Trump nous a mis dans une situation horrible. Nous avons des inégalités salariales énormes. »

Un premier débat avait opposé mercredi soir dix autres candidats parmi lesquels la sénatrice du Massachusetts, Elizabeth Warren, qui a prôné un système d'assurance maladie pour tous financé par le gouvernement, se démarquant ainsi de la plupart de ses rivaux. Et comme la veille, le débat de jeudi s'est emballé lorsque la question de l'assurance maladie a été évoquée. Seuls Bernie Sanders et Kamala Harris ont levé la main lorsqu'il a été demandé aux candidats qui était favorable à un système mettant fin à l'assurance privée.

Tous les candidats ont en revanche levé la main à la question de savoir s'ils soutenaient la mise en place d'une assurance santé pour les migrants clandestins. Cela a fait dire à Donald Trump, qui a placé la lutte contre l'immigration au cœur de son mandat, que la course des démocrates à la présidence était terminée.

« Tous les démocrates ont levé la main pour donner accès à des soins de santé illimités à des millions d'étrangers clandestins. Et si on s'occupait en premier des citoyens américains ?! C'est la fin de cette course ! », a déclaré sur Twitter le président américain, qui se trouvait au Japon pour le sommet du G20.

Commentaire 1
à écrit le 28/06/2019 à 16:07
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Comme en France, l'élection présidentielle américaine n'est qu'une sorte de concours de beauté au cours de laquelle les attaques personnelles se multiplient éclipsant quasiment le débat d'idée. A qui la faute? Aux candidats ou aux journalistes qui ne...

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