Protectionnisme : Merkel interpelle Trump pour "avancer ensemble"

Par latribune.fr  |   |  522  mots
La chancelière allemande a déclaré ce samedi vouloir "naturellement chercher le dialogue avec le nouveau président américain", Donald Trump.

"Ma conviction profonde, c'est qu'il y a plus d'avantages (...) à avancer ensemble que lorsque chacun règle ses problèmes pour soi, j'en suis vraiment convaincue, c'est une attitude constante chez moi", a indiqué Angela Merkel lors d'une conférence de presse après une réunion de son parti conservateur CDU à Perl, dans l'ouest de l'Allemagne. Interrogée sur le fait de savoir si elle estimait que les "tendances protectionnistes" prêtées au président américain élu Donald Trump pouvaient constituer une "menace", la chancelière allemande a rappelé l'exemple de la crise financière de 2008, "venue des Etats-Unis".

"En tant que chef d'Etat et de gouvernement (du G20), nous avons dit : "nous devons résoudre ensemble le problème qui se présente", a rappelé la chancelière. "Et la réponse pour surmonter cette crise financière n'a pas été une réponse qui repose sur le repli sur soi mais une réponse qui en appelle à la coopération, à des règles communes, à la régulation des marchés financiers, je pense que c'est une voie qui a fonctionné et nous allons naturellement chercher le dialogue avec le nouveau président américain", Donald Trump, qui sera investi le 20 janvier.

La situation économique est "très bonne", a par ailleurs indiqué Angela Merkel dans son podcast hebdomadaire, alors que la croissance allemande est ressortie à 1,9% l'an passé, selon un chiffre encore provisoire. "Mais nous avons des tendances protectionnistes" dans le monde et il y a "vraiment un risque international", a-t-elle ajouté, disant vouloir faire de ce sujet l'un des thèmes du G20 présidé par l'Allemagne en 2017.

Menaces protectionnistes contre le Mexique et la Chine

Le magnat de l'immobilier a notamment menacé de prendre des mesures protectionnistes contre les importations chinoises et mexicaines et s'est attribué un premier succès avec la décision du groupe automobile Ford de renoncer à construire une nouvelle usine au Mexique. Donald Trump avait alors tweeté : "Au lieu de faire fuir les emplois et la richesse, l'Amérique deviendra le plus grand pôle d'attraction au monde pour l'emploi et l'innovation."

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Son attitude suscite l'inquiétude en Allemagne, où le ministre des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier s'est ainsi dit jeudi "perplexe" face aux déclarations de Donald Trump affirmant être victime de méthodes de dénonciation dignes de la dictature national-socialiste. Le futur président des Etats-Unis s'en était pris la veille lors d'une conférence de presse aux services de renseignements et à la presse pour dénoncer de "fausses informations" sur d'éventuels liens secrets avec Moscou, affirmant que "c'est le genre de choses que l'Allemagne nazie faisait".

Frank-Walter Steinmeier avait aussi regretté ne toujours pas être en mesure de percevoir les grandes lignes de la future politique étrangère des Etats-Unis, disant n'avoir "entendu que des mots-clés comme ordre mondial, ordre économique, libre-échange, Syriens et Proche-Orient".

(Avec AFP)