Sommet Russie-Afrique : Vladimir Poutine promet de livrer gratuitement des céréales à six pays africains

Par latribune.fr  |   |  581  mots
Vladimir Poutine s'exprimait en ouverture du sommet Russie-Afrique organisé à Saint-Pétersbourg. (Crédits : SPUTNIK)
A l'ouverture du sommet Russie-Afrique organisé à Saint-Pétersbourg, le président Russe a assuré que son pays pourra livrer gratuitement « dans les mois qui viennent » des céréales à six pays africains. Et ce, après avoir refusé de prolonger l'accord sur les exportations de céréales par la mer Noire le 17 juillet dernier. Une décision qui a fait grimper les prix de ces denrées faisant planer un risque de catastrophe alimentaire mondiale.

Alors que la Russie a refusé de prolonger une nouvelle fois l'accord sur les exportations de céréales par la mer Noire, Vladimir Poutine se veut rassurant. Le président russe a promis, ce jeudi, de livrer gratuitement des céréales à six pays africains.

« Dans les mois qui viennent, nous serons en mesure d'assurer des livraisons gratuites de 25 à 50.000 tonnes de céréales au Burkina Faso, au Zimbabwe, au Mali, à la Somalie, à la République centrafricaine et à l'Érythrée », a-t-il assuré dans son discours d'ouverture retransmis à la télévision russe. Le chef de l'Etat s'exprimait, en effet, en ouverture du sommet Russie-Afrique organisé à Saint-Pétersbourg.

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Abandon de l'accord sur les exportations de céréales

Il entend ainsi répondre aux inquiétudes de pays africains après la récente fin de l'accord qui avait été conclu entre la Russie et l'Ukraine, sous l'égide de l'ONU et de la Turquie, le 22 juillet 2022 à Istanbul et qui avait été prolongé à plusieurs reprises. Depuis un an, il avait ainsi permis de sortir près de 33 millions de tonnes de céréales des ports ukrainiens, en dépit du conflit. Mais le 17 juillet dernier, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré que « l'accord de la mer Noire s'est de facto terminé aujourd'hui », assurant toutefois que la Russie serait prête à y revenir « immédiatement » si ses conditions sont remplies. Car pour Vladimir Poutine, les objectifs de l'accord ne sont pas atteints. Le chef d'Etat russe avait déjà dénoncé à plusieurs reprises les entraves à l'exportation des produits alimentaires et engrais russes, qui devait accompagner celle des produits ukrainiens. Il avait également jugé que « le principal objectif de l'accord, la livraison de céréales aux pays dans le besoin, notamment sur le continent africain, n'est pas réalisé ». En effet, selon les officielles du Centre de coordination conjointe (JCC), la Chine et la Turquie sont les premières bénéficiaires des cargaisons, ainsi que les économies développées.

Une situation qui a eu pour conséquence de renchérir le prix des céréales. Dans les jours qui ont suivi l'annonce de la fin de l'accord, les contrats à terme sur le blé américain à Chicago ont, en effet, augmenté de plus de 6% et ont enregistré le mercredi suivant leur plus forte hausse quotidienne depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Les prix ont toutefois reculé le vendredi dans l'espoir que la Russie reprenne les discussions.

Risque de catastrophe alimentaire mondiale

Inquiète, l'ONU a tiré la sonnette d'alarme sur le risque de catastrophe alimentaire mondiale que cette flambée des prix fait planer sur des millions de personnes à l'échelle de la planète, l'Ukraine et la Russie étant d'importants exportateurs de céréales. « La hausse des prix sera ressentie de manière plus aiguë par les habitants des pays en développement », a ainsi alerté le Secrétaire général adjoint aux Affaires humanitaires de l'Onu au Conseil de sécurité, Martin Griffiths, ajoutant qu'à l'heure actuelle 362 millions de personnes dans 69 pays avaient besoin d'une aide humanitaire. Pour lui, la fin de l'accord « fait planer le risque de voir des millions de personnes touchées par la faim, voire pire ». Et d'ajouter que « certaines personnes souffriront de la faim, d'autres subiront la famine, et beaucoup risquent de mourir à cause de ces décisions ».

(Avec AFP)