Taxe sur les multinationales, reprise économique, climat... Ce qu'il faut retenir du G20

Des inquiétudes sur la reprise à cause du variant Delta, la reconnaissance de l'intérêt d'un prix du carbone, la taxe sur les multinationales... Voici ce qu'il faut retenir du G20 Finances à Venise.
(Crédits : Reuters)

Taxe sur les multinationales

Les ministres des Finances ont "approuvé" l'accord "historique sur une architecture fiscale internationale plus stable et plus équitable", conclu la semaine dernière à l'OCDE, et auxquels 132 pays ont adhéré à ce stade.

Véritable arme contre les paradis fiscaux, elle vise d'une part à répartir plus équitablement entre les pays les "droits à taxer" les profits des multinationales, en accordant une part de ces droits aux pays où ces entreprises réalisent effectivement leur activité.

L'autre volet consiste à instaurer un impôt minimum mondial. Si le G20 a repris l'objectif d'un taux d'au moins 15%, certains pays comme la France, l'Allemagne ou l'Argentine souhaiteraient obtenir plus. Une gageure, face à l'opposition de certains pays, comme l'Irlande, ou des Républicains au Congrès américain qui devra approuver la réforme.

Des risques sur la reprise

Si la situation économique mondiale "s'est améliorée, essentiellement grâce à la montée en puissance de la vaccination", ces derniers mois, le G20 rappelle que la page de la crise n'est pas encore tournée.

La reprise "reste exposée à des risques baissiers, en particulier la propagation de nouveaux variants du Covid-19 et les différents rythmes de vaccination" dans le monde, insiste le communiqué final.

Les ministres des Finances ont ainsi réitéré samedi leur intention de "continuer à soutenir la reprise, en évitant d'abandonner de manière prématurée les mesures de soutien" à l'économie.

Mais au moment où des inquiétudes naissent sur le niveau d'inflation, et où la Banque centrale européenne (BCE) et la Fed américaine ont revu leur stratégie en la matière, le G20 prend garde de lier ce soutien à la "cohérence avec les mandats des banques centrales - y compris en matière de stabilité des prix".

Accès aux vaccins

Alors que les pays développés vaccinent leur population depuis des mois, les pays les moins avancés sont encore loin du compte, faute d'accès aux précieux sérums.

Vendredi à Venise, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a exhorté les membres du G20 à être "solidaires" avec les pays en développement.

"Alors que 70% de la population est vaccinée dans certains pays développés, ce chiffre est de moins de 1% pour les pays à bas revenu", a-t-il alerté.

Juste avant l'ouverture du G20, la directrice générale du FMI Kristalina Georgieva avait déjà appelé ses membres à "une action urgente", notamment pour partager les vaccins, les financements en faveur des vaccins et les investissements pour accélérer leur production.

Aide financière aux pays pauvres

Le G20 a affiché son soutien à l'initiative du Fonds monétaire international (FMI) d'augmenter l'aide aux pays les plus vulnérables, sous la forme d'une nouvelle émission de droits de tirage spéciaux (DTS) d'un montant de 650 milliards de dollars.

Le mois dernier, les dirigeants du G7 avaient annoncé vouloir mobiliser 100 milliards de dollars de cette émission pour aider en particulier les pays africains à rebondir après la pandémie.

Sans mentionner ce montant, le G20 espère dans son communiqué "des contributions de tous les pays en mesure de le faire pour atteindre un objectif ambitieux en faveur des pays vulnérables".

En novembre 2020, les pays du G20 avaient aussi adopté un "cadre commun" pour alléger le fardeau de la dette des pays en développement. Le Tchad, l'Ethiopie et la Zambie ont demandé une restructuration de leurs dettes.

Le G20 "salue" les engagements de financements pris par les créanciers bilatéraux du G20 envers le Tchad, et comme le FMI jeudi, "appelle les autres créditeurs", publics et privés, "à s'engager sans délai" sur "un traitement de sa dette au moins aussi favorable". Par ailleurs, le G20 indique qu'il espère désormais que le cas de l'Ethiopie puisse être saisi via ce "cadre commun".

Prix du carbone

Le communiqué final du G20 mentionne le prix du carbone comme un outil possible de lutte contre le réchauffement climatique. C'est une première dans un communiqué du G20 Finances, avait fait remarquer le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire, en évoquant plus tôt cette possibilité, alors que la tarification du carbone est considérée de longue date par les experts comme un des moyens les plus efficaces pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.

La secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen avait appelé vendredi ses homologues du G20, qui concentre "80% des émissions de CO2" de la planète, à prendre des mesures "immédiates" pour "décarboner l'économie". Bruno Le Maire a lui mis sur la table l'idée d'un "prix plancher" du carbone pour contourner l'obstacle politique de la mise en place d'un prix unique et global.

Commentaire 1
à écrit le 11/07/2021 à 12:08
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A Venise... pourquoi se priver hein les profiteurs ? Vivement que vous alliez vous réunir au Bangladesh ! Avec tous les humains que vous y exploitez cela aurait bien plus de sens mais encore faudrait il que vous soyez en mesure d'assumer. L'empire de...

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