Législatives LREM : la numéro deux du MoDem investie, malgré tous ses mandats

Par Jean-Christophe Catalon  |   |  530  mots
Sur le cas de Sarnez "c'est l'argument qui a été retenu dont chacun peut mesurer le caractère un peu spécieux", assume Richard Ferrand, secrétaire général d'En Marche!.
La République en marche a dévoilé lundi une liste complétée de candidats aux législatives comprenant 80 noms proposé par le MoDem, dont la numéro deux du parti, Marielle de Sarnez. La députée européenne effectue son quatrième mandat, mais ne déroge pas à la règle des trois mandats de LREM qui ne concerne que les parlementaires nationaux.

Voulant à tout prix renouveler la vie politique, La République en marche (LREM) s'est heurtée à la résistance des manœuvres habituelles. Le mouvement d'Emmanuel Macron a publié une liste complétée de 511 candidats pour les législatives lundi, qui comprend la numéro 2 du MoDem, la députée européenne Marielle de Sarnez. Or, cette dernière est élue à Strasbourg depuis... 1999 et effectue ainsi son quatrième mandat.

Pourtant, les règles de la commission d'investiture de LREM pour les législatives prévoient que les candidats ne peuvent avoir effectué plus de trois mandats de parlementaire. Ce critère a d'ailleurs valu à Manuel Valls de ne pas obtenir d'investiture, en échange aucun candidat LREM ne lui sera opposé le 11 juin.

Invité de France Inter ce mardi matin, Richard Ferrand, secrétaire général du mouvement En Marche !, a précisé que "la règle est que personne n'ait réalisé plus de trois mandats au parlement national", les élus au Parlement européen sont donc exemptés. Sur le cas de Sarnez "c'est l'argument qui a été retenu, dont chacun peut mesurer le caractère un peu spécieux", assume Richard Ferrand, expliquant que la situation de la numéro deux du MoDem est un "cas d'espèce" et ne devrait donc pas se reproduire. Quant à François Bayrou, il a défendu sa partenaire politique sur Twitter :

80 noms proposés par le MoDem

Pour rappel, le leader du MoDem et allié d'Emmanuel Macron durant la campagne présidentielle, François Bayrou, s'est insurgé en découvrant jeudi dernier la première liste des 428 candidats aux législatives de LREM. Jugeant qu'il s'agissant d'une "opération de recyclage du Parti socialiste", le maire de Pau était surtout très insatisfait de ne compter que 35 investitures de son parti, alors qu'il en demandait 120.

Dans la nuit de vendredi à samedi, François Bayrou et Emmanuel Macron sont parvenus à un accord, formalisé dans la liste complétée de 511 candidats publiée lundi soir. La LREM a investi environ 80 noms proposés par le MoDem, ont déclaré à Reuters des membres de la commission d'investiture.

66 circonscriptions à régler

Sur ces 511 candidats, 256 sont des hommes et 255 des femmes, précise le mouvement dans un communiqué, soit au total 83 noms de plus que dans la liste publiée jeudi dernier. Il reste le cas de 66 circonscriptions à régler, dont une trentaine sont gelées pour des candidats ou des personnalités de droite ou de gauche "qui ont manifesté leur soutien au projet du président de la République", a précisé à Reuters le président de la commission, Jean-Paul Delevoye.

La commission se réunit une nouvelle fois mardi et pourrait décider de ne pas investir de candidats REM dans tout ou partie de ces circonscriptions face à ces personnalités, comme cela a été décidé pour l'ancien Premier ministre Manuel Valls. La majeure partie de la trentaine de circonscriptions restantes concernent les départements d'outre-mer.

(avec Reuters)