Bruxelles fixe de nouveaux quotas de réfugiés par pays

Par latribune.fr  |   |  496  mots
Le Royaume-Uni est exempté de la politique européenne de droit d'asile. Le Premier ministre britannique David Cameron a néanmoins annoncé lundi 7 septembre que son pays était prêt à accueillir 20.000 réfugiés syriens sur cinq ans. (Crédits : Reuters)
La Commission européenne demande notamment à la France d'accueillir 30.000 demandeurs d'asile et à l'Allemagne d'en recevoir 40.000, sur sur un total de 160.000 réfugiés venus d'Italie, de Grèce et de Hongrie. Plusieurs pays de l'est et membres de l'UE sont réticents.

Après plusieurs semaines de discussions, la Commission européenne a mis à jour le système de quotas dédié à l'accueil des réfugiés, selon Reuters qui se base sur une souce européenne. Bruxelles devrait proposer mercredi 9 septembre de répartir entre États membres de l'UE 120.000 réfugiés au cours des deux prochaines années, en plus de la réinstallation de 40.000 migrants annoncée en mai. Dans ce cadre, Bruxelles prévoir de dépenser près d'un milliard d'euros.

Ainsi, parmi 160.000 demandeurs venus d'Italie, de Grèce et de Hongrie, l'Allemagne, qui a proposé de mettre sur la table six milliards d'euros sur la table pour l'accueil des réfugiés et accueilli 10.000 personnes dimanche, devrait recevoir 40.000 demandeurs d'asile selon le nouveau système, d'après Reuters. La France en accueillerait 30.000 (François Hollande a évoqué l'accueil de 24.000 demandeurs d'asile sur deux ans sur un total de 120.000 réfugiés supplémentaires prévues par le nouveau plan Juncker, il rentre ainsi dans le cadre des règles de la Commission européenne).

Pour rappel, les États membres de l'UE avaient rejeté en juin tout système de répartition contraignant et s'étaient prononcé pour le pour le volontariat. Mais le nombre de places d'accueil proposé par les pays membres atteint jusqu'ici environ les 32.000 unités, loin des 40.000 préconisés par la Commission, alors que le nombre de personnes arrivant en Europe a explosé durant l'été. La Commission peut désormais s'appuyer sur le soutien de la France et de l'Allemagne.

La Pologne et la Hongrie réticentes

A l'est, quatre pays restent néanmoins réticents à ces nouveaux quotas.

  • La Pologne considère qu'elle pourrait s'occuper de 2.000 personnes. Mais, selon la nouvelle proposition de la Commission, Varsovie devrait recevoir environ 12.000 personnes.
  • La Hongrie, dont le Premier ministre Viktor Orban critique vivement les quotas nationaux, a bénéficié d'un allègement concernant le nombre de réfugiés accueillis. Le dirigeant hongrois a toutefois estimé que l'Union européenne devait plutôt fournir un soutien financier à la Turquie et aux autres pays non membres de l'UE pour les aider à gérer l'afflux.Il a jugé que la discussion sur des quotas de répartition était prématurée tant que le bloc des Vingt-Huit ne serait pas à même de "protéger ses frontières extérieures".
  • Le ministère slovaque de l'Intérieur a réitéré son rejet de tout mécanisme obligatoire, réaffirmant sa préférence pour une approche sur la base du volontariat.
  • La Roumanie rejette également ce système de quotas. Elle se dit prêt à accueillir 1.785 migrants au maximum.

Le Royaume-Uni prêt à faire un effort

À noter que le Royaume-Uni est exempté de la politique européenne de droit d'asile, comme le Danemark et l'Irlande. Le Premier ministre britannique a néanmoins annoncé lundi 7 septembre que son pays était prêt à accueillir 20.000 réfugiés syriens sur cinq ans.