Erdogan : « Ouvrez d'abord la voie à l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne et, ensuite, nous ouvrirons la voie à la Suède » pour l'Otan

Par latribune.fr  |   |  575  mots
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré ce lundi : « ouvrez d'abord la voie à l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne et, ensuite, nous ouvrirons la voie à la Suède ». (Crédits : YVES HERMAN)
Le président turc Erdogan a annoncé ce lundi qu’il soutiendrait l’entrée de la Suède dans l’OTAN si l’Union Européenne rouvrait les négociations d’adhésion de la Turquie. Cette condition est toutefois contestée par Olaf Scholz qui estime qu'il n’y a pas de lien entre les deux sujets. Alors que la Turquie est toujours candidate, Erdogan doit rencontrer plusieurs chefs d’Etat dans les prochains jours, avant le sommet de l’OTAN. L’occasion de réitérer son souhait de faire entrer son pays dans l’UE.

[Article publié le 10/07/2023 à 13h57 et mis à jour à 15h12]

Pour Recep Tayyip Erdogan, c'est donnant-donnant. Ce lundi, le président turc a déclaré que son pays soutiendrait l'entrée de la Suède dans l'Union européenne si cette dernière ouvrait à nouveau les discussions concernant l'adhésion de la Turquie. Il a répété que le feu vert turc à l'entrée de la Suède dans l'Alliance atlantique dépendait « de la réalisation des points inscrits dans l'accord tripartite » signé au sommet de l'Otan à Madrid l'an dernier entre la Turquie, la Suède et la Finlande.

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« Ouvrez d'abord la voie à l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne et, ensuite, nous ouvrirons la voie à la Suède, tout comme nous avons ouvert la voie à la Finlande », a déclaré Erdogan à la veille de l'ouverture du sommet annuel de l'Otan à Vilnius.

Malgré les mesures prises par la Suède comme une réforme de sa Constitution et une nouvelle loi antiterroriste, la Turquie est le dernier pays avec la Hongrie à s'opposer à l'entrée du pays scandinave dans l'Organisation du traité de l'Atlantique nord.

« Notre nation a des attentes (...) Nous sommes la Turquie, nous ne sommes pas un pays ordinaire », a insisté Erdogan.

Pour Scholz, les situations des deux pays ne sont pas liées

De son côté, le chancelier allemand Olaf Scholz voit les choses différemment. Pour lui, malgré les revendications d'Erdogan, il n'y a pas de lien à établir entre la situation de la Turquie qui veut intégrer l'UE et celle de la Suède qui souhaite entrer dans l'OTAN.

« Il ne faut pas la considérer comme un sujet lié », a déclaré le chancelier allemand lors d'une conférence de presse à Berlin, estimant que « rien ne s'oppose à une adhésion de la Suède à l'OTAN », à laquelle le président turc s'oppose depuis des mois.

Rencontres avant le sommet

« Presque tous les membres de l'Otan sont membres de l'UE. Je m'adresse à ces pays qui font attendre la Turquie depuis plus de 50 ans et je m'adresserai à eux à Vilnius », a également déclaré le président turc qui doit s'entretenir aujourd'hui avec le président américain Joe Biden dans la capitale de la Lituanie.

Erdogan doit aussi rencontrer le Premier ministre suédois Ulf Kristersson et le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg. Le président turc continue de reprocher à la Suède son indulgence présumée envers les militants kurdes réfugiés sur son sol.

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Un processus de plusieurs années

Depuis plusieurs années, les négociations entre la Turquie et l'UE sont à l'arrêt. Fin 2020, la Commission européenne avait ainsi estimé que les chances d'adhésion d'Ankara étaient « au point mort » à cause des décisions contraires aux intérêts de l'UE prises par ses dirigeants.

Le processus d'adhésion de la Turquie avait commencé dès 1987, lorsque la Turquie avait déposé sa candidature en 1987 à la Communauté économique européenne, puis douze ans plus tard en 1999, à l'Union européenne. Mais les négociations d'adhésion à l'UE entamées en 2005 ont été plombées par une série de problèmes épineux et le manque d'entrain de pays clés de l'UE.

(Avec AFP)