
Quelles pourraient être les conséquences de l'entrée de l'Ukraine au sein de l'Union européenne ? Plusieurs questions sous-jacentes ont été soulevées ce vendredi lors d'une réunion de 10 dirigeants de l'Union européenne. Est-il envisageable que l'Ukraine adhère à l'UE avant d'adhérer à l'OTAN ? Le processus d'élargissement est-il lié à la réforme de l'UE ou est-ce qu'il s'agit de deux mécanismes parallèles qui ne sont pas liés entre eux ? Quel pourrait être l'impact d'une intégration du géant agricole qu'est l'Ukraine sur la PAC (politique agricole commune) ?
« On ne parle pas de l'élargissement en tant que tel, mais des conséquences que ça a sur les 27 », a-t-on expliqué de source diplomatique française. Pour les pays présents, il s'agit d'éviter d'être dans « le déni » sur les changements indispensables. La nature des réformes à engager a également été abordée.
« Tout le monde a dit : la Commission à 36 ça ne marche pas, le Conseil à 36 ça ne marche pas. En même temps y a une vraie prudence et réticence à rouvrir les traités. Il faut qu'on trouve des modalités pour avancer à traités constants », a souligné une source diplomatique française.
Un processus déjà entamé
La réunion informelle de vendredi, à l'initiative de la France, de l'Allemagne et des Pays-Bas, a réuni dix dirigeants européens. Parmi eux, ceux des trois pays cités précédemment, ainsi que ceux de la Suède, de l'Espagne, du Portugal, de la Belgique, de la Pologne, de la Roumanie et de l'Italie.
« Ce qui émerge, c'est un consensus très fort sur le fait qu'on ne se pose plus la question de savoir si on va les intégrer, c'est acquis », explique la même source. « Tout le monde a compris que ça va aller plus vite que prévu ».
Jeudi 29 juin, jour d'ouverture du sommet des 27 à Bruxelles, le président du Conseil européen Charles Michel avait déclaré à l'AFP que le débat sur les réformes à mener pour intégrer l'Ukraine était désormais indispensable, tout en reconnaissant qu'il serait « difficile ».
À la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, l'UE avait accordé au pays le statut de candidat à l'adhésion en juin 2022. Depuis, le président ukrainien Volodymyr Zelensky réclame avec force l'ouverture des négociations d'adhésion dès la fin de l'année 2023. Cette décision requiert l'approbation des 27 Etats membres de l'UE.
Une réflexion qui va se poursuivre
Les enjeux de l'élargissement de l'UE seront au cœur des discussions des sommets de Grenade en octobre et de Bruxelles à la fin d'année. À l'automne, la Commission européenne doit présenter ses recommandations sur l'ouverture de négociations d'adhésion avec l'Ukraine et la Moldavie, qui ont le statut de candidats, tout comme les pays des Balkans occidentaux.
Lors du sommet des 27 de Bruxelles, Charles Michel a déclaré que, même s'il ne s'attendait pas à des décisions immédiates sur l'élargissement de l'UE, il souhaitait « lancer un processus » et « préparer les prochains rendez-vous ».
(Avec AFP)
Sujets les + commentés