"Jungle" de Calais : la Belgique va rétablir les contrôles à la frontière

Par latribune.fr  |   |  403  mots
"Nous avons informé la Commission européenne qu'on va temporairement déroger à Schengen", a indiqué le ministre belge de l'Intérieur, Jan Jambon, en référence aux règles de libre-circulation de l'espace commun.
Inquiète des conséquences d'une hypothétique évacuation de la "jungle" de Calais, la Belgique craint un afflux massif de réfugiés en provenance du nord de la France. Mardi 24 février, le tribunal administratif de Lille a décidé de mettre en délibéré sa décision concernant l'arrêté d'expulsion de la "jungle", pour se laisser le temps d'apprécier l'opportunité d'une telle décision.

Comme d'autres pays de l'espace Schengen avant elle, la Belgique a décidé à son tour de renforcer ses contrôles aux frontières, ce mardi. C'est à la frontière française que la mesure a vocation à s'appliquer, la Belgique s'inquiétant de la possibilité d'une évacuation de la partie sud de la "jungle" de Calais et d'un afflux de migrants sur son territoire.

"Nous avons informé la Commission européenne qu'on va temporairement déroger à Schengen", a indiqué le ministre belge de l'Intérieur, Jan Jambon, en référence aux règles de libre-circulation de l'espace commun.

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Près de 300 policiers déployés aux points de passage

La Belgique a ainsi entrepris de déployer 250 à 290 policiers pour procéder à des contrôles aux points de passage avec la France, notamment près de la côte ainsi que dans les environs du port de Zeebrugge, où des migrants quittant la "jungle" de Calais pourraient vouloir se rendre, selon Jan Jambon.

"Nous assistons d'ores et déjà à un déplacement de migrants de Calais vers notre pays", a dit Jambon lors d'une conférence de presse à Bruxelles. "Lorsque les camps en France seront évacués, nous pourrions faire face à un afflux de plusieurs milliers de personnes", a-t-il continué.

"Le temps de la justice n'est pas le temps médiatique"

En France, ce même jour, le tribunal administratif de Lille a mis en délibéré sa décision sur un référé déposé par huit associations contre l'arrêté d'expulsion, prévue mercredi, de la partie sud de la "jungle" de Calais, où se massent de nombreux migrants.

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"Il n'y aura pas de décision aujourd'hui", a déclaré la présidente du tribunal, Valérie Quemener, qui s'est rendue sur place dans la matinée pour se rendre compte de la situation. "Le temps de la justice n'est pas le temps médiatique."

Pas de solutions alternatives, dénoncent les associations

Les associations affirment que l'opération a été décidée sans proposer des solutions alternatives suffisantes et soulignent que le nombre de migrants concernés par l'évacuation, de l'ordre d'un millier selon l'Etat, est en réalité plus de trois fois plus élevé.

(Avec AFP, Reuters)