L'UE débloque de nouveau 500 millions d'euros pour soutenir l'agriculture en crise

Par latribune.fr  |   |  466  mots
L'argent débloqué pourra servir au soutien des petites exploitations, aux projets de coopérative, à des méthodes de production extensive, ou même de mesures supplémentaires de réduction de la production.
Cette nouvelle aide cible plus particulièrement le secteur laitier, miné par la surproduction. Il reviendra aux pays membres de décider des mesures à mettre en place pour stabiliser les marchés agricoles. La France va recevoir un peu moins de 10% du total.

La Commission européenne a annoncé lundi une nouvelle enveloppe de 500 millions d'euros pour soutenir le monde agricole en crise, et plus particulièrement le secteur laitier, dont les prix sont minés par la surproduction.

Ces fonds seront répartis suivant deux programmes : 150 millions d'euros pour inciter à réduire la production de lait dans l'UE et 350 millions d'euros distribués entre les Etats membres, a détaillé la Commission dans un communiqué.

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Les détails doivent encore être finalisés "dans les semaines à venir", précise Bruxelles, qui amendera le budget prévisionnel de 2017 pour prendre en compte ces nouvelles mesures. Le programme destiné spécifiquement à limiter la production de lait, surabondante dans l'UE, sera conduit au niveau communautaire "afin d'assurer que les agriculteurs dans toute l'Union y ont accès sous les mêmes conditions".

L'Allemagne, première bénéficiaire

Les 350 millions d'euros répartis entre Etats membres (le poids du secteur laitier fait partie des critères de répartition) seront destinés à des aides directes mais celles-ci se feront dans le respect de certains engagements parmi une liste proposée par la Commission.

L'Allemagne recevra près de 58 millions d'euros, suivie de la France, avec un peu moins de 50 millions. Le Royaume-Uni se voit attribuer un peu plus de 30 millions d'euros. Les Pays-Bas, la Pologne ou encore l'Italie font également partie des principaux bénéficiaires.

Il reviendra aux Etats membres de choisir parmi les mesures envisagées pour stabiliser les marchés agricoles. Outre le secteur du lait, ceux de la viande porcine et des fruits et légumes, affectés par l'embargo russe imposé en rétorsion des sanctions européennes liées à la crise en Ukraine, restent très fragiles.

Possibilité pour les Etats de compléter les aides jusqu'à 100%

Il pourra s'agir par exemple de soutien aux petites exploitations, aux projets de coopérative, à des méthodes de production extensive, ou même de mesures supplémentaires de réduction de la production. Ces aides pourront être complétées par les Etats jusqu'à hauteur de 100%, précise la Commission, donnant ainsi la possibilité de les doubler.

La Commission avait déjà annoncé un premier paquet de 500 millions d'euros en septembre, mais la situation toujours préoccupante avait poussé agriculteurs et Etats membres à réclamer une nouvelle intervention de Bruxelles.

"Notre objectif final est d'observer une reprise des prix payés aux agriculteurs dont ils ont bien besoin, pour qu'ils puissent continuer à vivre de leur travail", a spécifié Phil Hogan, cité dans le communiqué. Ces nouvelles mesures financières sont accompagnées d'une série de mesures plus techniques destinées notamment à retirer des stocks de produits pesant sur les marchés en crise.

(Avec AFP)