La BCE maintient son programme d'achat de dettes jusqu'en décembre... et après ?

Par Jean-Christophe Catalon  |   |  496  mots
L'avenir du quantitative easing ? "Nous allons en parler à l'automne", a annoncé Mario Draghi, le président de la BCE. "Nous ne cherchons pas à connaître un indicateur en particulier, nous avons simplement besoin de plus d'informations qu'aujourd'hui" pour prendre une décision.
Mario Draghi a annoncé la poursuite de la politique accommodante de la BCE afin de soutenir l'inflation à moyen terme. Le programme d'achat de dettes va, lui, se poursuivre à volume constant jusqu'à fin décembre et des discussions sur sa dégressivité se tiendront à l'automne.

Sans surprise, le président de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi, a confirmé ce jeudi la poursuite de la politique monétaire accommodante de Francfort lors de la conférence de presse mensuelle.

Dans le détail, les taux d'intérêt directeurs, historiquement bas, demeurent inchangés et devraient le rester "sur une période prolongée". De même, le fameux programme d'achat de dettes, aussi appelé quantitative easing (QE), doit se poursuivre comme prévu au rythme de 60 milliards d'euros par mois jusqu'à fin décembre. Mario Draghi a largement insisté sur la possibilité "d'accroître le volume et la durée" du QE en cas de baisse de l'activité en zone euro, mais pour l'instant les indicateurs sont plutôt encourageants.

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Le renforcement continu de l'expansion économique en zone euro qui s'étend à tous les secteurs, avec une croissance du PIB de 0,6% en glissement trimestrielle, et le faible niveau de risques d'une rechute de l'activité créent un regain de confiance. L'inflation reprend aussi des couleurs (+1,3% en rythme annuel en juin, après +1,4% en mai), mais Francfort estime que la dynamique n'est pas assez solide pour modifier ses choix. "La politique monétaire accommodante est nécessaire pour soutenir l'inflation à moyen terme" afin qu'elle se rapproche de l'objectif des 2%, s'est justifié le président de la BCE.

L'avenir du QE ? "Nous allons en parler à l'automne"

Mario Draghi a surtout été assailli de questions, ce jeudi, sur l'avenir du quantitative easing. Lors du forum annuel de la BCE à Sintra (Portugal) fin juin, il avait fait comprendre son intention de réduire le volume d'achat de dettes, entraînant d'importants mouvements de marché. Les analystes s'attendent à des annonces sur une potentielle dégressivité à la conférence de presse du mois de septembre.

Ce jeudi, Mario Draghi a estimé "utile" et "essentiel" de fixer un calendrier sur cette question, de sorte à donner plus de visibilité aux investisseurs. "Nous allons en parler à l'automne", a-t-il annoncé, sans donner plus de précisions. "Nous ne cherchons pas à connaître un indicateur en particulier, nous avons simplement besoin de plus d'informations qu'aujourd'hui" pour prendre une décision.

Des annonces conformes aux attentes des marchés

Du côté des marchés, les annonces de la BCE, conformes aux attentes, n'ont pas créé de grands mouvements. La Bourse de New York a ouvert sans grand changement ce jeudi. Les rendements du Bund allemand à 10 ans et de l'OAT française de même échéance sont retournés à la baisse.

A titre de comparaison, après les déclarations de Mario Draghi à Sintra en juin, le Bund allemand s'était tendu de 35 points de base depuis mi-juin. Preuve que les marchés réagissent fortement au moindre signal. A Francfort, les banquiers centraux vont devoir faire preuve de tact dans leur prochain mouvement s'ils veulent éviter le même scénario que la Fed en 2013.