Brexit : Theresa May compose une équipe de choc pour négocier avec Bruxelles

Par Sasha Mitchell  |   |  366  mots
Le ministre des Affaires étrangères Boris Johnson fait partie du comité de 12 ministres chargés de négocier la sortie du Royaume-Uni de l'UE.
La Première ministre britannique a demandé à 12 membres de son gouvernement, dont toute la minorité pro-Brexit, de négocier les conditions du retrait du pays de l'Union européenne. De quoi renforcer la perspective d'un Hard Brexit et donner des sueurs froides au monde économique, outre-Manche.

Le spectre d'un Hard Brexit continue de hanter l'Europe - des affaires. Moins de deux semaines après avoir fait part de son intention de déclencher le processus de sortie de l'Union européenne avant fin mars 2017, Theresa May vient de constituer un noyau de ministres chargés des négociations avec les institutions européennes. Et les choix de la Première ministre britannique sont tranchés.

Parmi les douze conservateurs désignés figurent tous les membres du gouvernement ayant fait campagne pour le Brexit, comme Boris Johnson, ministre des Affaires étrangères, le secrétaire d'Etat au Brexit David Davis, bien sûr, ou encore la ministre de l'Environnement Andrea Leadson. Six "Brexiteers" au total, soit la moitié des troupes, alors que le gouvernement de Theresa May compte 17 Tories opposés au Brexit.

Un comité qui engage tout le gouvernement

Selon un document non publié du gouvernement britannique consulté par Bloomberg, ce comité restreint sera chargé de "superviser les négociations sur le retrait de l'Union européenne et la construction d'une nouvelle relation entre le Royaume-Uni et l'Union européenne  en matière de politique et de commerce international".

Dans le système britannique, les comités gouvernementaux peuvent prendre des décisions collectives qui engagent le reste de l'exécutif. La composition de ce comité risque donc de renforcer les inquiétudes du milieu des affaires concernant l'intention de Theresa May de se diriger vers une rupture franche d'avec l'UE, qui favoriserait le contrôle de l'immigration au détriment des échanges économiques.

La menace des banques

"Ce que nous voulons c'est que les pires options soient exclues, a déclaré samedi sur BBC Radio la directrice générale de l'organisation patronale CBI, Carolyn Fairbairn. Se retrouver à fonctionner selon les règles de l'OMC dans seulement 29 mois, ce qui est le calendrier prévu, signifierait que jusqu'à 90% des biens pourraient être sous le coup de taxes. Il n'y aurait pas de passeports pour notre industrie de services."

Plusieurs banques ont d'ores et déjà fait savoir qu'elles quitteraient Londres si la sortie du pays de l'UE les empêchait de proposer leurs services dans les 27 autres pays de l'Union.