3 mois après sa privatisation, la FDJ se porte bien

Par Katia Dolmadjian, AFP  |   |  628  mots
Pour son exercice 2019, l'opérateur de jeux a engrangé un chiffre d'affaires de 1,95 milliard d'euros, en progression de 8,5% sur un an. (Crédits : REGIS DUVIGNAU)
"2019 restera historique pour la Française des Jeux avec le grand succès de son introduction en Bourse", s'est félicitée Stéphane Pallez, PDG du groupe, qui indique par ailleurs revoir à la hausse les perspectives pour 2020.

La Française des Jeux, privatisée il y a moins de trois mois, signe un exercice 2019 en progression avec un record de mises des joueurs à 17,2 milliards d'euros, même si le bénéfice net a été pénalisé par les frais d'introduction en Bourse.

La PDG du groupe, Stéphane Pallez, s'est félicitée d'"une très forte croissance de l'ensemble des activités, sur tous les canaux de vente, physique et digital, et une excellente performance économique et financière", dans un communiqué jeudi, précisant que les perspectives pour 2020 étaient "revues à la hausse".

"2019 restera historique pour la Française des Jeux avec le grand succès de son introduction en Bourse, aussi bien auprès de nombreux investisseurs institutionnels, que des actionnaires particuliers et des salariés", a-t-elle mis en avant.

Pour son exercice 2019, l'opérateur de jeux a engrangé un chiffre d'affaires de 1,95 milliard d'euros, en progression de 8,5% sur un an.

Le bénéfice s'est établi à 133 millions, en recul de 21,9% "après la prise en compte d'éléments non-courants, en particulier les frais d'introduction en Bourse pour plus de 31 millions d'euros", précise le communiqué.

L'an dernier, les mises des joueurs ont bondi de 9% pour atteindre le chiffre record de 17,2 milliards d'euros.

"Porté par tous les jeux, loterie et paris sportifs, grâce à une actualité importante et de nombreux événements, c'est le taux de croissance annuelle le plus élevé depuis 2004", souligne la FDJ.

À elle seule, l'activité Loterie engrange 13,6 milliards d'euros de mises, soit plus de 79% des mises totales, "en hausse de 7,2%, le meilleur taux de croissance sur les cinq dernières années".

Le groupe enregistre ainsi un produit brut des jeux (PBJ, soit les mises moins les gains des joueurs) en hausse de 8,2% à 5,5 milliards d'euros, tandis que les prélèvements publics sur les jeux progressent de 7,2 % à 3,5 milliards d'euros, est-il détaillé.

Dividende de 0,64 euro

Pour 2020, la Française des Jeux "ajuste à la hausse" ses perspectives, et indique viser une marge d'Ebitda (excédent brut d'exploitation) "supérieure à 20%", ainsi qu'une progression des mises supérieure à 5%.

Jeudi, la Française des jeux a également annoncé qu'elle allait proposer, lors de l'assemblée générale des actionnaires du 22 avril, le versement d'un dividende de 0,64 euro par action.

Mercredi soir à la Bourse de Paris, le titre FDJ avait clôturé en hausse de 1,40%, à 23,88 euros. En novembre, l'action avait été introduite sur le marché au prix de 19,90 euros.

Cette opération avait rencontré un large succès populaire avec plus de 11 milliards d'euros souscrits pour des actions, de la part de particuliers comme d'investisseurs institutionnels.

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Avec cette privatisation, l'État a cédé 99,32 millions de titres pour un montant brut approchant 1,888 milliard d'euros, soit environ 52% de la FDJ, ce qui l'a fait passer de 72% à quelque 20% du capital.

Ce montant en a fait la plus importante introduction en Bourse en France depuis celle de Natixis en 2006 (4,2 milliards d'euros).

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Mais au final, l'État a empoché davantage: 2,1 milliards d'euros, en incluant 380 millions d'euros de "soulte" - somme que versera la FDJ en échange du monopole pour exploiter pendant 25 ans jeux de loterie et paris sportifs dans son réseau physique.

Et surtout, la FDJ, héritière de la loterie nationale créée en 1933, restera une manne pour les finances publiques: l'État continuera d'engranger les quelque 3,5 milliards d'euros de recettes fiscales et sociales versées chaque année par l'opérateur.

Cette privatisation s'inscrit dans un vaste programme de cessions d'actifs publics auquel la loi Pacte a ouvert la voie afin d'alimenter un fonds de 10 milliards d'euros consacré à l'innovation.