Nouvelle amende de 80 millions de dollars pour BNP Paribas aux États-Unis

Par latribune.fr  |   |  337  mots
Il est reproché à BNP Paribas d'avoir participé en connaissance de cause, de 1998 à 2005, à une fraude destinée à détourner des garanties de paiement du ministère américain de l'agriculture destinées à des sociétés américaines exportatrices. (Photo: Reuters)
Le tribunal de district de Houston a approuvé jeudi un accord signé entre la banque française et le département américain de la Justice, destiné à clore une affaire d'escroquerie aux aides publiques.

Nouvelle amende aux Etats-Unis pour BNP Paribas. Après avoir été condamnée à payer à la justice américaine la somme record de 8,9 milliards de dollars pour avoir violé des embargos contre le Soudan, Cuba et l'Iran, la banque française vient de se voir infliger une autre sanction de 80 millions de dollars.

>>LIRE: BNP Paribas fait son mea culpa devant la justice américaine

Selon un communiqué du département américain de la Justice (DoJ), il est reproché à BNP d'avoir facilité en toute connaissance de cause une escroquerie aux aides publiques: notamment d'avoir participé, de 1998 à 2005, à une fraude destinée à détourner des garanties de paiement du ministère américain de l'agriculture (USDA) destinées à des sociétés américaines exportatrices.

Une escroquerie aux aides publiques

Le ministère précise que des filiales américaines et mexicaines d'une même société avaient obtenu illégalement des garanties de crédits pour des transactions entre elles. Il note:

"Dans certains cas, les transactions n'existaient même pas et aucun grain de blé n'était échangé", ajoutant: BNP Paribas "a accepté de transférer ces garanties de paiement tout en sachant que les sociétés exportatrices et importatrices n'y avaient pas droit".

Quand, en 2005, la société importatrice mexicaine s'est dite incapable de payer 78 millions de dollars à la société exportatrice, BNP Paribas a obtenu de l'USDA qu'il rembourse la partie "lésée".

Des pots-de-vin à l'un des salariés

Le DoJ rappelle également qu'un ancien responsable de la division matières premières de BNP Paribas aux Etats-Unis, Jerry Cruz, avait accepté des pots-de-vin pour fermer les yeux sur cette escroquerie. L'homme a plaidé coupable en janvier 2012 de participation à une fraude bancaire, postale et de blanchiment d'argent.

Dans une décision datée de jeudi, le juge Sim Lake, du tribunal de district de Houston (Texas), a approuvé un accord entre la banque française et le DoJ dans lequel BNP Paribas accepte de payer cette amende pour clore le dossier.