La Banque de France approuve la construction d'une nouvelle usine de billets dans le Puy-de-Dôme

Par latribune.fr  |   |  626  mots
La construction d'une nouvelle usine de billets à Vic-le-Comte (Puy-de-Dôme) a été validée ce vendredi par la Banque de France. (Crédits : ANTONIO BRONIC)
La construction d'une nouvelle usine de billets à Vic-le-Comte (Puy-de-Dôme) a été validée ce vendredi par la Banque de France. Le projet, mis en pause à la suite d'un conflit entre le Conseil général et les partenaires sociaux qui courait depuis décembre, permettra « une fabrication des billets au meilleur coût », selon elle.

Après des mois de conflit social, une nouvelle imprimerie de billets verra bien le jour en Auvergne. Le Conseil général de la Banque de France, , en effet, « validé le projet » de construction d'une nouvelle usine de billets à Vic-le-Comte, au sud de Clermont-Ferrand dans Puy-de-Dôme.

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Elle était suspendue à l'acceptation par les syndicats d'un « plan de compétitivité » prévoyant de réduire de 4 à 3 le nombre d'agents autour de certaines machines sur le nouveau site. Mais la signature d'un accord cette semaine par la CGT banque de France « ouvre la voie à une mise en œuvre de Refondation », le nom donné au projet de nouvelle usine, explique un communiqué de la banque centrale.

De longues négociations

Une issue favorable alors qu'en juin, l'institution avait prévenu que le projet serait abandonné « sauf si un accord clair intervenait d'ici mi-juillet à la suite d'une ultime négociation à haut niveau que propose la Banque de France avec les partenaires sociaux [...] ».

Hugo Coldeboeuf, délégué syndical de la CGT Banque de France, critiquait alors la décision du Conseil général « complètement irresponsable de mettre en balance un projet qui engage la souveraineté européenne en matière d'espèces avec un conflit social par définition ponctuel ». Une quarantaine de salariés de la Banque de France s'étaient réunis le mois dernier à Paris à l'appel de la CGT Banque de France pour dénoncer le « chantage » de l'institution concernant la construction d'une nouvelle imprimerie.

La réduction d'effectif se fera bien dans la prochaine imprimerie mais avec la « garantie », donnée par un expert ergonome, « qu'elle ne dégrade pas les conditions de travail et la santé » des imprimeurs, a précisé Hugo Coldeboeuf. Une prime exceptionnelle de 500 euros sera également versée aux imprimeurs, grévistes et non-grévistes, a-t-il poursuivi.

Le Conseil général de la banque « a salué avec satisfaction le succès de cette négociation et l'implication des partenaires sociaux pour parvenir à ce résultat porteur d'avenir », précise le communiqué.

Un « investissement massif »

Un autre sujet était également au centre des préoccupations : les retards successifs de ce projet de nouvelle imprimerie ont fait grimper la facture à plus de 250 millions d'euros, contre environ 200 millions d'euros dans l'estimation de fin 2016. La faute à « l'inflation du prix des matières premières et du bâtiment » selon la direction, aux « atermoiements du Conseil général de la Banque de France » selon la CGT Banque de France.

« L'indécision du Conseil général à réellement lancer le projet qui a pourtant été validé une première fois en 2018 a d'ores et déjà coûté des millions d'euros et fait peser un risque de souveraineté à la France et à l'Union européenne », tançait la CGT dans un courrier daté de juin dernier adressé au ministre de l'Économie Bruno Le Maire.

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« On se donne les deux prochains mois pour préparer la phase de réalisation du projet » avant le « démarrage en tant que tel de la construction de l'usine », a précisé Erik Lacourrège.

Cet « investissement massif » pour la banque doit permettre « une fabrication des billets au meilleur coût », selon elle. A terme, la France devrait disposer « du pôle de production publique de billets le plus moderne, efficace, et écologique d'Europe », continue-t-elle. L'imprimerie de la Banque de France est en activité depuis 1917 à Chamalières, près de Clermont-Ferrand, un site qui « a atteint ses limites d'évolution », précise la Banque de France sur son site internet.