La Bourse de Paris est devenue la « première capitalisation en Europe », selon le gouverneur de la Banque de France

Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, s'est félicité ce jeudi de l'attractivité « spectaculaire » de la place financière parisienne depuis le Brexit. Un phénomène qui a contribué à soutenir l'excédent commercial français sur les échanges de services en 2022. Reste que le solde français des transactions courantes a enregistré un déficit historiquement élevé de 53,9 milliards d'euros en 2022, après un léger excédent l'année précédente.
« Il y a un élément de succès collectif et nous ne sommes pas au bout de cette dynamique », estime le gouverneur de la Banque de France.
« Il y a un élément de succès collectif et nous ne sommes pas au bout de cette dynamique », estime le gouverneur de la Banque de France. (Crédits : SARAH MEYSSONNIER)

La place financière parisienne profite d'une belle attractivité depuis le Brexit, selon un rapport de la Banque de France sur les échanges commerciaux de biens et de services avec l'étranger en 2022. « Le succès de Paris post-Brexit est spectaculaire et s'accélère sur la période récente », a ainsi déclaré le gouverneur de l'organisme, François Villeroy de Galhau, lors de la présentation du document. « La plupart des grandes banques internationales ont augmenté de plusieurs centaines leurs effectifs à Paris », a-t-il précisé.

« Il y a un élément de succès collectif et nous ne sommes pas au bout de cette dynamique », avance-t-il d'ailleurs.

Lire aussiAttractivité : la France fait la course en tête en Europe loin devant l'Allemagne et le Royaume-Uni

Paris « première capitalisation en Europe », devant Londres et Francfort

Selon François Villeroy de Galhau, plusieurs facteurs expliquent l'attractivité accrue de Paris. À commencer par la présence de nombreux régulateurs (EBA, ACPR, ESMA) et le « vaste spectre » d'activités financières proposées dans la capitale française.

Entre aussi en jeu le fait que la Bourse de Paris soit devenue la « première capitalisation en Europe », devant Londres et Francfort. Au 30 juin, la valeur des actions des entreprises cotées sur le marché parisien atteignait en effet plus de 3.000 milliards d'euros, contre 2.770 milliards d'euros pour le cœur financier de Londres. Cette estimation ne prend toutefois pas en compte les nombreux domaines où la City conserve sa suprématie, comme le marché des devises, des métaux précieux ou encore des dérivés.

Les services décollent, les biens plongent

Le rapport de la Banque de France révèle néanmoins que le solde français des transactions courantes a enregistré un déficit historiquement élevé de 53,9 milliards d'euros en 2022 - soit 2% du PIB - après un léger excédent l'année précédente.

Dans le détail, le pays a enregistré un excédent de 10,4 milliards d'euros en 2022 sur les services financiers, après un excédent de 8,8 milliards en 2021. Au total, l'excédent français sur les échanges de services a atteint 52 milliards d'euros en 2022, notamment grâce au dynamisme habituel des recettes touristiques et à l'excellente année du transport maritime, a priori davantage conjoncturelle. Un « niveau historique », selon l'organisme.

Lire aussiFrance : le déficit commercial se stabilise au mois de mai

Mais parallèlement, Paris a enregistré un déficit abyssal de 137,3 milliards d'euros sur les échanges de biens, contre 67,4 milliards d'euros en 2021. Cela s'explique par le coût exorbitant des importations d'énergies fossiles en 2022 alors que les cours mondiaux du gaz et de l'électricité ont explosé.

« Nos résultats sont encore plus asymétriques que d'habitude : médiocres du côté des biens et nettement meilleurs du côté des services », a résumé François Villeroy de Galhau.

À horizon 2025, le solde des échanges de biens et services devrait rester très déficitaire malgré un creusement du déficit ralenti depuis le quatrième trimestre 2022, selon les données de la Banque de France.

(Avec AFP)

Commentaires 2
à écrit le 20/07/2023 à 16:21
Signaler
Et parallèlement, cela exacerbe le risque d'instabilité financière dans le pays, c'est sûr qu'il y a matière à s'en réjouir. L'union bancaire n'est pas terminée, la prescience des risques du shadow banking est significative, le resserrement monétaire...

à écrit le 20/07/2023 à 14:33
Signaler
Une mauvaise nouvelle que nous autres français sentons bien passer.

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.