Brexit : jusqu'à 75.000 pertes d'emplois dans la finance, selon la Banque d'Angleterre

Par Delphine Cuny  |   |  402  mots
L'Union européenne pourrait imposer des règles de relocalisation, notamment sur la compensation de milliards d'euros de dérivés libellés en euro.
La banque centrale britannique estime le coût d'une sortie de l'UE sans accord à 75.000 postes dans les services financiers, selon la BBC. Ce serait son "scénario raisonnable".

Quel sera le coût du Brexit pour le Royaume-Uni et Londres en particulier ? La Banque d'Angleterre anticipe jusqu'à 75.000 suppressions d'emplois dans la finance après la sortie de l'Union européenne, rapporte ce mardi la BBC. Ces chiffres seraient considérés comme "un scénario raisonnable" à la banque centrale britannique, "en particulier s'il n'y a pas d'accord spécifique sur les services financiers", précise le site du groupe audiovisuel public.

Cette évaluation pourrait varier en fonction des relations commerciales entre le Royaume-Uni et l'Union européenne après le Brexit effectif, qui doit intervenir fin mars 2019. La Banque d'Angleterre avait demandé aux différentes banques et institutions financières de lui transmettre leurs plans de rechange en cas de "hard Brexit", c'est-à-dire de perte du "passeport européen" qui permet à de nombreux secteurs, notamment  les services financiers, d'accéder au marché unique.

En outre, l'Union européenne pourrait imposer des règles de relocalisation, notamment sur la compensation de milliards d'euros de dérivés libellés en euro.

Des chiffres fluctuants

De nombreuses études ont tenté d'évaluer l'impact en pertes d'emploi du Brexit, allant de 30.000 à l'institut Bruegel à 75.000 chez Oliver Wyman. Xavier Rolet, le patron du London Stocke Exchange (LSE), sur le départ, avait déclaré que 100.000 jobs pourraient être perdus. Même avec ces coupes dans les effectifs, Londres resterait le plus grand centre financier d'Europe avec plus d'un million de professionnels employés dans la finance à Londres et sa région.

Jusqu'ici les annonces de relocalisation d'emploi ont été assez modestes. La première banque européenne HSBC a évalué à un millier (maximum) le nombre d'emplois qu'elle déplacerait à Paris. Deutsche Bank a estimé à 4.000 le retour des emplois de Londres à Francfort. JP Morgan avait évoqué 4.000 transferts de postes potentiels avant le référendum, puis ramené ce chiffre à 1.000 environ. Le parton de Goldman Sachs, Lloyd Blankfein, a récemment déclaré sur Twitter qu'il allait passer "de plus en plus de temps" à Francfort. Cependant, il a souligné lundi sur le réseau social que la banque d'affaires américaine continuait d'investir à Londres dans son nouveau QG, qu'il "s'attend à/espère" remplir, en fonction de l'issue des discussions sur le Brexit.

In London. GS still investing in our big new Euro headquarters here. Expecting/hoping to fill it up, but so much outside our control.#Brexit pic.twitter.com/XwrIcqwM1t

— Lloyd Blankfein (@lloydblankfein) 30 octobre 2017