Brexit : la banque Lloyds hésite entre Francfort et Amsterdam

Par Delphine Cuny  |   |  311  mots
La banque britannique s'est recentrée sur son marché intérieur mais ne veut pas perdre l'accès au marché unique, notamment pour ses clients allemands et néerlandais.
Recentrée sur son marché intérieur depuis la crise financière et sa nationalisation, la banque britannique envisage de créer une filiale en Allemagne ou aux Pays-Bas pour continuer à servir ses clients européens après la sortie de l'Union.

C'est la seule des "Big Four" britanniques à ne pas avoir de filiale dans un autre pays d'Europe. Or bien que Lloyds Banking Group se soit largement recentrée sur son marché intérieur depuis la crise financière et sa nationalisation, elle a conservé quelques activités en Europe, en particulier du prêt immobilier aux Pays-Bas et de la banque en ligne en Allemagne. Dans la perspective du Brexit, afin de conserver l'accès au marché unique, la banque londonienne envisage d'implanter une filiale dans un de ces deux pays, selon le Financial Times.

Le groupe bancaire, qui possède aussi un bureau à Paris, où il est implanté depuis 1911, pour des clients entreprises, prépare déjà ses options en cas de "hard Brexit" et de perte du "passeport" lui permettant d'opérer dans toute l'Union : la plus probable est la transformation d'une de ses succursales, à Francfort ou Amsterdam, en filiale, selon le quotidien de la City. Il lui faudra pour cela renforcer les capitaux propres de l'entité européenne et y affecter un peu plus de personnels.

L'Etat encore actionnaire sous les 7%

Lloyds Bank aurait quelque 8 milliards de livres (9 milliards d'euros) de crédits immobiliers accordés à des clients néerlandais et 12 milliards de livres (14 milliards) de dépôts de clients allemands. Au Royaume-Uni, Lloyds est le numéro un des prêts immobiliers et des hypothèques.

L'Etat britannique avait injecté 20,3 milliards de livres (23,8 milliards d'euros environ) dans l'établissement né de la fusion de HBOS (Halifax Bank of Scotland) et Lloyds en 2009, il en a récupéré 17,5 milliards à ce jour, ramenant sa participation sous les 7% ce mois-ci.

La banque britannique, qui s'est refait une santé financière, a annoncé la semaine dernière le rachat des activités de cartes de crédit de Bank of America au Royaume-Uni pour la somme de 2,3 milliards d'euros.