Brexit : Londres reste la place financière n°1 malgré les incertitudes

Par Delphine Cuny  |   |  528  mots
Le quartier financier de Londres à Canary Wharf n'a pas encore connu de défections majeures. Le siège de l'Autorité bancaire européenne (EBA), au centre, doit être transféré dans un pays de l'Union européenne après la sortie du Royaume-Uni.
La City demeure devant Wall Street, Paris progresse de trois places mais n'est que 26e quand Francfort est 11e selon le dernier classement GFCI. Les banques n'ont pas délocalisé massivement et les effets de la sortie de l'UE se feront sentir plus tard.

Si les Cassandre prédisent que la City ne peut "que stagner ou décliner" après le Brexit, pour l'instant Londres continue de surclasser toutes les autres places financières. La dernière édition de l'indice des centres financiers mondiaux  (Global Financial Centres Index), publié par le think tank britannique Z/Yen depuis dix ans, place à nouveau Londres en tête, devant New York, avec laquelle la capitale du Royaume-Uni creuse l'écart. Aucune autre place de l'Union européenne n'atteint le Top 10 (Zurich est neuvième).

"En dépit des négociations en cours sur le Brexit, il est intéressant de noter que Londres n'a cédé que deux points, le recul le plus faible au sein des dix premiers centres financiers", souligne le cabinet.

La chute de 24 points de New York (à un score de 756 points) s'expliquerait principalement par "les craintes sur le commerce aux Etats-Unis", en référence aux menaces de Donald Trump de remettre en cause certains accords internationaux.

Il est un peu tôt pour que les effets de la sortie du Royaume-Uni de l'UE soient visibles : la City n'a encore subi aucune défection de grandes banques, il n'y a pas eu de "Brexodus". Plusieurs plans ont été annoncés, des relocalisations de quelques centaines de personnes. Le siège de l'Autorité bancaire européenne (EBA) doit être transféré dans un pays de l'Union européenne après le Brexit : Paris est une des huit villes sur les rangs.

Francfort, star de la zone euro

Ce classement, qui fait référence même s'il laisse perplexes certains universitaires, compile des mesures quantitatives issues de la Banque mondiale, l'OCDE, les Nations unies et le centre de recherche de The Economist, ainsi que les réponses à un questionnaire en ligne mondial, le tout pour évaluer la compétitivité des places financières (les réponses des financiers nationaux sont exclues pour éviter le "biais domestique").

Plébiscitée par les banques, notamment américaines, qui envisagent de délocaliser des emplois de Londres après la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, Francfort confirme son statut de la star de la zone euro. La ville allemande a gagné 12 places par rapport au précédent classement de mars dernier pour se hisser au onzième rang, dépassant ainsi Luxembourg. La France a progressé de trois places mais n'est que 26e, devant tout de même Dublin et Amsterdam.

Il reste donc du travail pour Paris Europlace, l'organisation chargée de défendre l'attractivité de la place financière, et le Premier ministre Edouard Philippe, qui a annoncé début juillet une série de mesures destinées à améliorer l'image de la France auprès des acteurs de la finance et martelé sa volonté "que Paris devienne le nouveau premier centre financier européen après le Brexit".

"Francfort, Dublin, Paris et Amsterdam ont progressé dans le classement, mais Zurich, Genève et Luxembourg ont chuté. Les évaluations globales des centres financiers européens continuent de fluctuer au gré des spéculations sur les centres susceptibles de profiter de la sortie de Londres de l'UE", analyse le rapport.