Brexit : Paris désormais favorite pour les relocalisations

Par Delphine Cuny  |   |  374  mots
Plusieurs banques ont revu leurs prévisions de délocalisations à la baisse par rapport à l'automne dernier : près de 5.000 postes pourraient être délocalisés de Londres en raison du Brexit, contre 10.000 envisagés il y a quelques mois. (Crédits : Reuters)
Si les banques présentes à Londres ont drastiquement revu à la baisse leurs redéploiements d'effectifs, elles privilégient maintenant la France à l'Allemagne, selon une étude réalisée par Reuters à la City. Plus de 2.000 postes pourraient être créés dans le secteur financier dans la capitale.

Hard Brexit ou soft Brexit ? Si l'on se fie aux anticipations des grandes banques implantées à la City, il semble que l'on s'oriente plutôt vers une transition douce. Selon une étude réalisée par l'agence Reuters auprès d'une centaine de professionnels, le secteur financier estime désormais que près de 5.000 postes sont susceptibles d'être redéployés hors du Royaume-Uni ou créés à l'international d'ici à mars 2019 en raison du Brexit. C'est moitié moins que ce qu'il était envisagé dans l'enquête d'il y a six mois.

Autre enseignement : Paris apparaît désormais comme la place financière la plus prisée pour ces relocalisations, devant Francfort. Une bonne nouvelle pour le gouvernement français et la région Ile-de-France qui ont multiplié les initiatives et déplacements pour séduire la communauté de la City.

Plus de la moitié des institutions financières interrogées ont déclaré qu'elles devront réaffecter leurs effectifs ou restructurer leurs activités du fait de la sortie du Royaume-Uni de l'UE. Un quart a estimé que le Brexit n'aurait pas d'impact, et les 25% restants ont dit ignorer à ce stade ses effets ou réfléchir encore à leurs perspectives.

Plus de 2.000 postes créés à Paris ?

Plusieurs banques ont revu leurs prévisions de délocalisations à la baisse : Deutsche Bank, qui anticipait au départ de déplacer 4.000 personnes de Londres, envisage désormais moins de 200 postes. UBS compte transférer 200 personnes vers Francfort, contre jusqu'à 1.500 évoqués auparavant. Goldman Sachs pense redéployer 500 personnes, contre un millier auparavant. Au total, 4.798 postes pourraient être affectés dans le secteur bancaire londonien.

Paris pourrait gagner 2.280 postes, selon l'enquête. C'est sans compter le déménagement prévu de l'Autorité bancaire européenne (ABE), qui emploie près de 200 personnes. L'essentiel viendrait de la britannique HSBC, qui envisage toujours de délocaliser un millier de postes. Goldman Sachs, Bank of America et Citigroup  envisagent aussi de déplacer au moins une partie de leurs effectifs à Paris. Morgan Stanley pourrait créer 80 postes à Paris, selon Les Echos.

Francfort pourrait accueillir 1.420 postes, devant Dublin (612) et Luxembourg (407).

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