Contrairement à la Fed et à la Banque d'Angleterre, la BCE n'abaisse pas ses taux

Par LaTribune.fr  |   |  467  mots
(Crédits : DR)
Alors que de nombreux analystes s'attendaient à une baisse des taux, la Banque centrale européenne a décidé de les laisser inchangés et notamment de maintenir son taux de dépôt à -0,5%. Les mesures prises consistent à renforcer ses rachats de dette et à favoriser les prêts aux PME.

Alors que l'épidémie du coronavirus menace de paralyser l'économie mondiale, la réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE), qui s'est tenue ce jeudi 12 mars, était particulièrement attendue. La BCE, dernière des grandes banques centrales à agir, a finalement décidé de maintenir ses taux directeurs inchangés.

L'institution européenne, dirigée par Christine Lagarde, a notamment choisi de maintenir son taux de dépôt à -0,5%, alors que de nombreux investisseurs s'attendaient à une baisse, afin d'inciter davantage les banques à prêter aux entreprises et aux ménages. En conséquence, les places boursières européennes s'enfoncent dans le rouge ce jeudi après-midi.

Une marge de manœuvre plus limitée

Cette décision contraste avec celle prise hier par la Banque d'Angleterre (BoE), qui a annoncé une baisse surprise de ses taux à 0,25% afin d'aider l'économie britannique face au "choc" de l'épidémie de coronavirus, emboîtant le pas de la Réserve fédérale américaine (Fed) qui a déjà annoncé la semaine dernière une baisse des taux sans attendre sa réunion régulière.

La BCE dispose toutefois de marges de manœuvre beaucoup plus limitées que la Fed, puisque qu'elle maintient son principal taux à zéro depuis mars 2016. L'institut de Francfort a cependant laissé entendre qu'il pourrait baisser à nouveau son taux de dépôt si la situation l'exige, une formule destinée à montrer qu'il n'est pas à court de cartouches pour soutenir l'économie.

Soutien aux PME et relance du QE

La BCE a, néanmoins, dévoilé un arsenal de mesures visant à endiguer les conséquences économiques de l'épidémie du coronavirus. A commencer par le lancement de nouvelles opérations de refinancement à long terme ciblées, les TLTRO spécifiquement dédiée aux PME.

Elle a aussi décidé d'amplifier son programme d'achats d'actifs. L'institution va acheter 120 milliards d'euros de dette publique et privée supplémentaire d'ici la fin de l'année dans le cadre de son programme anti-crise baptisée "QE" ("Quantitative Easing" ou "Assouplissement quantitatif"), déjà déployée entre mars 2015 et fin 2018 et réactivée en novembre.

Assouplissement réglementaire pour les banques

Au menu également, un allègement des obligations imposées aux banques en matières de fonds propres. La BCE indique aussi étudier une flexibilité accrue dans la mise en oeuvre des mesures de supervision bancaire.

En parallèle, l'Autorité bancaire européenne (ABE), logée au sein de la BCE, a annoncé le report en 2021 des tests de résistance bancaire initialement prévus cette année, ceci afin de permettre aux banques de se concentrer sur les conséquences de l'épidémie mondiale de Covid-19.

(Avec AFP et Reuters)