Frais bancaires : jusqu'à 400 euros d'économies en ligne

Par Delphine Cuny  |   |  594  mots
« Les plus coutumiers du dépassement de découvert pourraient économiser jusqu'à 400 euros en optant pour une banque en ligne », estime l'UFC, qui a épluché les brochures tarifaires de 22 banques. (Crédits : AF et JC)
Le coût moyen d’un compte bancaire a progressé de 9% depuis 2013 pour atteindre 211 euros au 1er janvier (+2,2% en un an), selon une enquête de l’UFC-Que Choisir. Les écarts varient considérablement d’une banque à l’autre et en fonction des profils. Les clients sujets au dépassement de découvert peuvent diminuer de plusieurs centaines d’euros leur facture annuelle en optant pour une banque en ligne aux commissions d’intervention bien moins élevées.

« La guerre des prix n'a pas eu lieu », se désole l'association de défense des consommateurs UFC-Que choisir. Malgré la loi Macron sur la mobilité bancaire entrée en vigueur en février dernier, l'arrivée d'une multitude de néobanques et du poids lourd Orange Bank, les tarifs ont à nouveau évolué à la hausse : après avoir épluché les brochures de 22 établissements représentatifs, l'UFC calcule un coût moyen du compte bancaire de 211 euros au 1er janvier 2018, en hausse de 2,2% en un an et de 9% depuis 2013, soit « trois fois plus rapidement que l'inflation. » C'est-à-dire, plus que la moyenne et la tendance constatée par le comparateur Panorabanques (194 euros, en hausse de 0,25%), qui avait analysé les tarifs de 158 banques, la différence tenant aussi aux profils de consommateurs étudiés.

La hausse des prix concerne aussi bien les « packages » - les forfaits -, qui ont augmenté de 2,5%, que les prestations facturées au détail, en particulier les services en agence, lesquels ont « littéralement flambé » : +17% pour l'initialisation d'un virement, +11% pour la remise d'un chéquier.

Jusqu'à 400 euros d'économies en ligne

L'association a constaté que « les écarts de tarifs entre les banques sont considérables », allant de 1 à 6 pour un profil senior, de 1 à 17 pour un actif à l'utilisation standard, et de 1 à 10 pour un coutumier du dépassement de découvert.

« En moyenne, un senior peut ainsi réaliser 153 euros d'économies, un actif 168 euros et un familier du dépassement de découvert pas moins de 236 euros en quittant sa banque pour un établissement moins vorace », estime l'UFC-Que Choisir dans son étude.

La solution pour les clients régulièrement dans le rouge est de faire jouer la concurrence et, en particulier, d'aller chez les banques en ligne, qui sont les moins chères et facturent des commissions d'intervention (en cas d'incident de paiement, rejet de prélèvement, de chèque, etc) « plus de 6 fois moins chers que chez les établissements de réseau ».

« Les plus coutumiers de cette pratique [le dépassement de découvert, Ndlr] pourraient économiser jusqu'à 400 euros en optant pour une banque en ligne », assure l'UFC.

Les populations les plus fragiles financièrement peuvent aussi bénéficier de l'"offre spécifique", créée par la loi de 2013 mais qui reste peu mise en avant par les banques: facturée 36 euros par an maximum (3 euros par mois), cette offre, sans chéquier, prévoit un plafonnement réduit de ces fameuses commissions d'intervention, à 4 euros par opération (contre 8 euros maximum pour les autres clients) et 20 euros par mois (contre 80 euros). Cette solution est "moins chère que certaines néobanques qui ciblent les publics fragiles", considère l'UF-Que Choisir.

Compte Nickel (racheté par BNP Paribas), facturé 20 euros par an, évalue à 54 euros son coût moyen pour le client (en incluant les frais de retraits et dépôts). Le Crédit Agricole affirme que son offre à bas coûts, Eko, lancée en novembre, aurait un coût moyen inférieur, de 31,89 euros, Welcome de Boursorama et Orange Bank apparaissant comme les plus compétitifs dans son comparatif.

L'UFC encourage donc les consommateurs à consulter leur récapitulatif de frais annuels et à utilisateur son comparateur en ligne, en accès gratuit jusqu'au 21 janvier. Elle demande à nouveau aux pouvoirs publics "la gratuité des transferts de comptes d'épargne réglementés (CEL, PEL)", puisque la loi Macron ne concerne que le compte courant, et "l'interdiction de l'obligation de domiciliation des revenus dans le cadre du crédit immobilier", plafonnée à dix ans depuis janvier pour les nouveaux prêts.