L'homme qui a dégradé la note américaine fait ses bagages

Par latribune.fr  |   |  297  mots
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Coïncidence ou non ? A l'heure où les Etats se rebiffent contre les agences de notation, le président de Standard and Poor's va quitter l'entreprise. S&P est la seule des trois grandes agences à avoir dégradé la note américaine.

La toute puissante agence de notation Standard and Poor's vient d'annoncer le départ de Deven Sharma, son président, confirmant ainsi une information révélée par le Financial Times. Son remplacant ? Douglas Peterson, 53 ans, le directeur d'exploitation de Citibank. Il entrera en fonction dès le 12 septembre.

En poste depuis 2007, Deven Sharma passera dans un premier temps au groupe McGraw-Hill (qui fait partie de Standard and Poor's) avant de quitter l'entreprise en fin d'année. Selon S&P, la mission de Deven Sharma était de scinder le groupe en deux entités : l'agence de notation S&P d'un côté, et McGraw-Hill Financial de l'autre. "Deven nous a aidé à créer ces deux segements en forte croissance et était prêt pour de nouveaux défis. Nous avons donc commencé à chercher un nouveau dirigeant pour S&P" explique le groupe dans son communiqué.

Difficile, pourtant, de ne pas voir dans ce changement de direction une conséquence directe de la dégradation du triple A des Etats-Unis par S&P le 5 août dernier. Car, depuis, Fitch a pris le contrepied de S&P, en annoncant qu'elle laisserait aux Etats-Unis sa note maximale. Par ailleurs, la justice et la SEC ont fait savoir qu'elle ouvraient une enquête sur la façon dont S&P a pris sa décision.

Par ailleurs, des municipalités américaines ont décidé de ne plus être notées par S&P. Longtemps dépendantes des toutes puissantes agences de notation, les Etats commencent peu à peu à se rebiffer. L'idée d'une création d'une agence européenne a d'ailleurs été plusieurs fois évoquée.

Deven Sharma restera comme l'homme qui a enlevé son "triple A" à la première puissance mondiale.