HSBC fait fi de la crise de la zone euro

Le groupe affiche des résultats 2011 d'excellente facture grâce à ses activités en Asie. La division française a lourdement pâti de la crise de la zone euro, son bénéfice cédant 70%. Le plan de réduction d'emplois de 30.000 personnes fait toujours grincer des dents.
Si HSBC s'en sort si bien, c'est grâce à la part devenue prépondérante de ses activités à Hong Kong et dans le reste de la région Asie-Pacifique, lequelles ont généré près de 61% de son bénéfice avant impôts. Copyright Reuters

Jean Beunardeau, le nouveau directeur général de la banque HSBC France n'avait pas la tâche facile pour sa première intervention publique depuis le récent départ de son prédécesseur, Christophe de Backer. Et pour cause : comme ses petites camarades, la banque a durement été touchée par la crise de la dette souveraine des pays européens. HSBC France est en effet l'un des principaux établissements teneurs de marché sur les obligations gouvernementales en Euro. Du coup, cette division a largement dévissé l'an passé enregistrant une perte de 129 millions d'euros contre un gain de 271 millions d'euros un an plus tôt. Difficultés qui ont poussé la direction à prendre rapidement des mesures : En fin d'année, l'exposition sur les Etats périphériques de la zone Euro était limitée à environ 0,7% du bilan d'HSBC France contre 1,3% à fin 2010. Au final, la division française de l'établissement bancaire a vu son bénéfice avant impôt revenir à 191 millions d'euros enregistrant un repli de 70% par rapport à celui de 2010. Contre performance que Jean Beunardeau relativise au regard des résultats obtenus par les autres divisions de son groupe comme celle de la banque d'entreprises (avec un profit avant impôt de 138 millions contre 102 millions un an plus tôt), très dynamique l'an passé. Et ce, grâce notamment à une belle progression des dépôts (+14%) passés à 10,7 milliards d'euros et une hausse des crédits accordés aux entreprises (+10%).
Le nouvel homme fort de la banque insiste aussi sur la solidité de son établissement. Et de mettre en avant le ratio Core Tier 1 de 10,7%, soit l'un des tous meilleurs du secteur en France mais aussi l'amélioration du coefficient de liquidité réglementaire à 152% au 31 décembre 2011 contre 122% en décembre 2010.

Poursuivre sur les dérivés actions

Alors 2011 aura-t-elle été une année à oublier le plus vite possible ? Pas tant que cela si l'on croit Jean Beunardeau pour qui les performances financières s'inscrivent toujours dans la durée. Raison pour laquelle il pense certes réduire encore un peu son exposition sur la zone euro mais pas dans des proportions radicales. « Nous ambitionnons plus que jamais d'être la première banque internationale de nos clients en matière de BFI et souhaitons être la plate-forme du Groupe pour les dérivés actions et les activités de taux en zone euro », affirme le directeur général.

L'insolente santé finanicère du groupe

Plus tôt dans la matinée, le groupe HSBC a publié ses comptes 2011. Ceux-ci tranchent  avec les autres annonces bancaires. La banque a effectivement réussi à contrebalancer son désengagement du marché américain et surtout l'impact de la crise de la dette dans la zone euro, grâce à ses activités en Asie. Avec un bénéfice net de 16,8 milliards de dollars (12,5 milliards d'euros), en hausse de 27% sur celui de 2010, elle fait deux fois mieux que BNP Paris, qui enregistrait jusqu'à présent la meilleure performance de la zone euro.
Et rien à voir avec ses concurrentes britanniques, Royal Bank of Scotland et Lloyds Banking Group ayant fait état la semaine dernière de pertes annuelles supérieures à 2 milliards d'euros, alors que Barclays annonçait une chute de 16% de son bénéfice net, à 3,5 milliards d'euros.
Si HSBC s'en sort si bien, c'est grâce à la part devenue prépondérante de ses activités à Hong Kong et dans le reste de la région Asie-Pacifique, lequelles ont généré près de 61% de son bénéfice avant impôts. De même, la progression des activités dans la banque traditionnelle hors d'Europe a permis de compenser une baisse de la rentabilité de la banque d'investissement, quand même pénalisée par la crise de la zone euro.

Les suppressions d'emplois dénoncées par le syndicat Unité

En août dernier, le groupe avait fait savoir qu'il allait supprimer jusqu'à 30.000 postes d'ici à 2013, soit près de 10% de ses effectifs. Ces suppressions devraient être en partie compensées par l'embauche de 15.000 personnes dans les pays émergents, avec une priorité affichée sur l'Asie et le Brésil.
Dans un communiqué, le syndicat Unite a dénoncé lundi une "politique d'économies à court terme" sacrifiant l'emploi alors que la banque est largement bénéficiaire. Il a aussi protesté contre la rémunération globale annuelle de 7,2 millions de livres (8,5 millions d'euros) promise à Stuart Gulliver, le directeur général du groupe, au moment où les gratifications accordées aux banquiers continuent de faire scandale. Ce qui n'a pas empêché le responsable de faire plusieurs commentaires sur sa banque : « En 2011, HSBC a réalisé des progrès majeurs sur plusieurs axes stratégiques. Nous avons accéléré le déploiement de la stratégie visant à simplifier la structure du Groupe, et à améliorer la gestion et le contrôle au sein du Groupe, ce qui renforcera sa rentabilité et le positionnera pour la croissance. Nos performances ont été solides sur les marchés à forte croissance et la Banque d'entreprises a connu une année record. Je suis satisfait de ces avancées, mais le travail à accomplir est encore important et nous devons rester focalisés sur l'atteinte de nos objectifs. »
 

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Commentaires 6
à écrit le 27/02/2012 à 17:30
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les frais chez Hsbc étaient trop élevés , je suis parti mais il ne voulait pas me lacher .

le 27/02/2012 à 19:05
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vous êtes tellement indispensable qu'un groupe comme HSBC est resté accroché à votre jambe??? Vous devez être tellement génial

le 28/02/2012 à 14:12
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les frais chea hsbc ne sont pas plus qu'ailleurs !

à écrit le 27/02/2012 à 17:01
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Je me demande ce que l'on pense chez HSBC de l'idée de "supériorité" de la civilisation ... disons... gréco-lepeno-sarkozienne.

à écrit le 27/02/2012 à 16:48
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Chute de 70% des bénéfices ou transfert des bénéfices vers des filiales situées dans des paradis fiscaux?

à écrit le 27/02/2012 à 16:44
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Trop de publicité pour la lingerie féminine sur le Web , c'est pénible à la fin ( sauf pour les onanistes invétérés probablement) ! Arrêtez cette déferlante, svp !

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