Cryptomonnaies : Elon Musk prône le "laissez faire" face aux tentatives de régulation

Par latribune.fr  |   |  569  mots
"Je crois qu'il y a de la valeur dans les cryptomonnaies, mais je n'y vois pas un second messie comme certaines personnes", a déclaré Elon Musk lors de la "Code Conference". (Crédits : Lucy Nicholson)
Le patron de Tesla et de SpaceX est un habitué des prises de position détonantes au sujet de ces nouveaux actifs numériques qui promettent un monde décentralisé. "J'imagine que l'objectif fondamental des cryptomonnaies est de réduire le pouvoir des gouvernements centralisés, et ils n'aiment pas ça", a encore plaisanté le chef d'entreprise au sujet de la Chine.

Alors que de nombreux élus américains trépignent d'impatience quant à la régulation du secteur naissant des cryptomonnaies, Elon Musk, le fantasque patron de Tesla, prend à contre-pied la doxa comme il a l'habitude de le faire. "Ne faites rien. Laissez faire", a en substance proposé la patron sud-africain au gouvernement américain lors de la "Code Conference", qui rassemble des acteurs du secteur des technologies à Beverly Hills. Une posture qui contraste fortement avec le "Wild West", décrit par Gary Gensler, le patron de la SEC (Securities and Exchange Commission) devant les sénateurs américains pour caractériser l'absence de lois dans le monde décentralisé des cryptomonnaies,

"Ce n'est pas possible de détruire les cryptomonnaies, mais c'est possible que les gouvernements ralentissent leur progression", a-t-il ajouté, tout en précisant qu'il ne se considère pas comme un "grand expert" sur ce sujet. La déclaration fait aussi écho à la volonté de Washington, dans le cadre du plan géant de "l'infrastruture bill" post-Covid de Joe Biden, d'intégrer les transactions de ces actifs sous le contrôle du fisc américain (IRS), les rattachant ainsi aux produits financiers classiques.

Elon Musk jouit pourtant d'une forte affluence sur le cours de ces actifs numériques basés sur la technologie de la blockchain. Au premier rang desquelles se trouve le bitcoin, la doyenne des cryptomonnaies dont le cours volatile influence ceux des autres actifs qui ont aussi pour promesse de bâtir un Internet des monnaies, hors du système bancaire classique et sans intermédiaires.

En février, le constructeur automobile Tesla avait ravivé les flammes du marché en achetant 1,5 milliard de dollars en bitcoins et en annonçant que ses clients pourraient payer en bitcoin. Il avait fait volte-face quelques semaines plus tard, en indiquant que les bitcoins n'étaient plus acceptés par souci de préservation de l'environnement. Avant finalement d'entrouvrir à nouveau cette possibilité.

« Pas un second messie »

En chef d'entreprise (Tesla, SpaceX), Elon Musk prend position en fonction de ses intérêts. Mais régulièrement, il apporte un soutien marqué aux cryptomonnaies en déclarant par exemple qu'elles permettent "d'augmenter le pouvoir de l'individu par rapport au gouvernement".

"Je crois qu'il y a de la valeur dans les cryptomonnaies, mais je n'y vois pas un second messie comme certaines personnes", a-t-il toutefois pondéré mardi.

Aussi, alors que la Chine vient de prendre la décision retentissante de déclarer illégales toutes les transactions en cryptomonnaies, Elon Musk estime que le gouvernement américain ne devrait pas se mêler de réguler les cryptomonnaies dont la popularité est croissante auprès d'investisseurs particuliers comme de nouvelles entreprises de la finance décentralisée.

"J'imagine que l'objectif fondamental des cryptomonnaies est de réduire le pouvoir des gouvernements centralisés, et ils n'aiment pas ça", a plaisanté Elon Musk au sujet de la Chine.

De plus en plus de plateformes de cryptomonnaies proposent des services similaires à ceux des banques traditionnelles, une tendance qui inquiètent les régulateurs.

Face à cette concurrence que les cryptomonnaies et les stablecoins (les monnaies privées et décentralisées sur lesquelles réfléchissent notamment les GAFA), la Banque des règlements internationaux (BRI) presse d'ailleurs les banques centrales des pays à proposer leur propre alternative.

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(Avec AFP)