ING n'augmentera pas de 50% son Pdg face au "tumulte"

Par Delphine Cuny  |   |  389  mots
Ralph Hamers, 51 ans, Pdg d'ING depuis 2013, a engagé la banque, sauvée de la faillite par l'État néerlandais en 2008, dans une sévère restructuration et un plan de modernisation visant à en faire "le Spotify de la banque". (Crédits : ING)
Le conseil de surveillance de la banque néerlandaise a reconnu avoir sous-estimé la réaction du public et annoncé, ce mardi 13 mars, qu'il abandonnait son projet de donner au Pdg, Ralph Hamers, une rémunération variable équivalente à la moitié de son salaire fixe. De nombreux politiques s'étaient indignés, dix ans après le sauvetage public de la première banque des Pays-Bas.

Moins d'une semaine après avoir révélé son intention d'augmenter de 50% la rémunération du Pdg, Ralph Hamers, en lui accordant une rémunération en actions équivalente à la moitié de son salaire fixe brut, le conseil de surveillance d'ING, la première banque des Pays-Bas, abandonne cette idée qui a suscité de nombreuses réactions indignées, notamment dans la classe politique néerlandaise. Il a annoncé ce mardi matin qu'il retirait sa proposition qui devait être soumise au vote des actionnaires en assemblée générale, le 23 avril.

"Au cours des derniers jours, de nombreux clients, salariés et autres parties prenantes nous ont exprimé leur opinion", explique Jeroen van der Veer, le président du conseil d'ING. "Nous sommes, en tant que conseil de surveillance, responsable de cette proposition et nous regrettons le tumulte qu'elle a provoquée. Nous réalisons que nous avons sous-estimé la réaction du public sur cette question clairement sensible."

Afin d'éviter "un débat public qui porte préjudice à ING et ses salariés", le conseil va donc revoir la façon de mettre en place "une politique de rémunération durable et compétitive."

Le gouvernement prêt à bloquer l'augmentation

Ralph Hamers, 51 ans, Pdg depuis 2013, a engagé ING dans une sévère restructuration et un plan de modernisation visant à en faire "le Spotify de la banque".

Sa rémunération totale serait passée de 1,98 million d'euros à 3,045 millions, dont 1,75 million de fixe (+2,2%), 875.00 euros de rémunération en actions et 420.000 euros de prime variable.

[Extrait du rapport annuel 2017 d'ING]

Des clients de la banque au lion orange auraient même fermé leurs comptes en signe de protestation, selon des informations de presse.

En pleine campagne électorale, à la veille des municipales du 21 mars, toute la classe politique néerlandaise s'était mobilisée contre cette hausse spectaculaire de la rémunération du patron de la banque, sauvée de la faillite par l'injection de 10 milliards d'euros d'argent public lors de la crise financière de 2008. Le gouvernement avait indiqué qu'il cherchait les moyens juridiques d'empêcher cette augmentation.

"C'est la seule bonne issue à ce débat", a déclaré le ministre des Finances néerlandais Wopke Hoekstra, saluant "une décision sensée", cité par l'agence de presse néerlandaise ANP.