La sévère mise en garde de la Chine contre les cryptomonnaies fait chuter le Bitcoin sous les 40.000 dollars

Par latribune.fr  |   |  521  mots
L'Empire du milieu joue un jeu particulier dans la compétition mondiale des monnaies virtuelles: le pays, qui a interdit depuis 2019 tous les paiements en cryptomonnaies, reste non seulement une des places fortes du minage du Bitcoin (le minage et la détention de cryptos à titre individuel y sont encore autorisés), mais encore, il continue d'élaborer sa propre monnaie virtuelle. (Crédits : DADO RUVIC)
Les cryptomonnaies "ne sont pas de vraies devises", ont estimé mercredi plusieurs fédérations bancaires chinoises de référence insistant sur les risques que la "spéculation" fait courir tant aux personnes qu'aux économies mondiales. Ce rappel à l'ordre a fait immédiatement plonger le cours du Bitcoin sous les 40.000 dollars. Il faut dire que, dans ce jeu planétaire des monnaies virtuelles, la Chine s'est placée dans une position stratégique particulière et personne ne prend ses avertissements à la légère.

[Article mis à jour mercredi 19 mai, à 16h20]

Le bitcoin a plongé mercredi sous la barre symbolique des 40.000 dollars, une première en plus de trois mois, après un rappel à l'ordre en Chine contre les cryptomonnaies. Dans la journée, il continuait sa dégringolade, à 35.800 dollars à 16h20, heure de Paris, après s'être arrêté quelques instants à 30.016,83 dollars.

A son plus bas mercredi, l'actif numérique, développé sur le système décentralisé de la blockchain, a vu son prix divisé par deux depuis son record historique du 14 avril, à 64.869,78 dollars, mais reste en hausse par rapport au début de l'année.

Double mouvement

Les cryptomonnaies "ne sont pas de vraies devises", ont estimé mercredi plusieurs fédérations bancaires chinoises de référence, mettant en garde contre la "spéculation", dans un pays qui prépare pourtant lui-même sa propre monnaie virtuelle.

La Chine a un temps été une des places fortes du bitcoin, la plus répandue des monnaies virtuelles. Elle est aussi le pays où se trouve la majorité des "mineurs", ces internautes qui mettent à disposition leur ordinateur en réseau pour valider et authentifier les transactions opérées sur la chaîne de blocs du bitcoin.

Les paiements en crypto interdits mais pas le minage ni la détention

Pékin a cependant opéré en 2019 un tournant radical en rendant illégaux dans le pays les paiements en cryptomonnaies, accusées d'être un instrument au service "d'activités criminelles".

Le pays asiatique s'inquiétait des risques spéculatifs que faisaient peser les cryptomonnaies sur son système financier ainsi que sur la stabilité sociale.

Les activités de minage de bitcoin et la détention de monnaie virtuelle à titre individuel sont en revanche tolérées.

Au moment où l'intérêt pour les monnaies virtuelles à l'étranger se fait croissant, trois fédérations bancaires ont appelé mardi les établissements financiers "à ne pas accepter [...] ou utiliser de cryptomonnaies" comme moyen de paiement.

"Récemment, les cours des monnaies virtuelles se sont envolés puis effondrés" à l'étranger, tandis que les activités spéculatives "ont bondi", ont-elles relevé dans un communiqué commun.

"Atteinte (...) à l'ordre économique mondial"

Cela "porte gravement atteinte à la sécurité des biens des personnes et perturbe l'ordre économique mondial", ont fustigé la Fédération nationale de financement sur internet, la Fédération bancaire de Chine et la Fédération de paiement et de compensation.

Si la Chine interdit les transactions en cryptomonnaies, elle accélère néanmoins les préparatifs pour lancer sa propre monnaie virtuelle, qui sera émise et encadrée par la banque centrale.

La monnaie numérique chinoise, futur moyen de paiement électronique sur smartphone amené à remplacer les pièces et les billets, pourrait faire ses débuts en 2022 lors des Jeux olympiques d'hiver de Pékin.

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Avant l'Empire du Milieu, c'était Elon Musk qui faisait trembler la cryptomonnaie, opérant un revirement inattendu au sujet de son empreinte carbone.

(avec AFP)